Réglementation thermique 2012 et obligation de rénovation dans le tertiaire stimulent l'imagination des industriels de la construction, qui proposent des façades actives, bioclimatiques et adaptées au neuf comme à la rénovation. Plusieurs d'entre elles ont ainsi joué les vedettes au salon Batimat, organisé à la fin de l'an dernier. Une des plus intéressantes sur le plan environnemental et architectural est encore en phase de test et ne sortira pas avant le mois de juin. Il s'agit d'un système de double peau plissée, intégrant des cellules photovoltaïques, conçu par Technal et Jacques Ferrier Architecture dans le cadre d'un programme de recherche ANR baptisé Projet ressources. Cette double peau en aluminium aux vertus isolantes thermiques et acoustiques se plisse verticalement pour les bâtiments orientés Est ou Ouest ou horizontalement pour ceux orientés au Nord ou au Sud. Elle laisse passer la lumière naturelle, tout en assumant une fonction de protection solaire. Les panneaux photovoltaïques, en fonction de la quantité de cellules qu'ils intègrent et donc de leur degré de transparence, peuvent être agencés tels des pixels pour créer une image. Leur rendement profite par ailleurs de la fraîcheur qu'apporte la lame d'air formée entre la seconde peau et le bâtiment. Notons qu'une version résidentielle associe façade et toiture de façon continue. Toujours au rayon aluminium, la nouvelle façade respirante Quadrille Air, de Kawneer, arrivera sur le marché au deuxième semestre. Montée comme un mur-rideau traditionnel, elle s'adapte aux systèmes classiques et profite d'un coefficient de transmission thermique inférieur à 2 W/m²K et d'une isolation acoustique de 40 dB. « Elle intègre un système de filtration des poussières et, en option, des stores pour le confort d'été », ajoute Éric Marsaglia, responsable du bureau d'études produit. Côté bois, Millet propose depuis novembre dernier une façade bioclimatique intégrant une déclinaison respirante (surventilation nocturne) de sa gamme de fenêtres M3D et un système domotique fonctionnant sous un protocole ouvert type KNX. Schüco a lui aussi lancé sa dernière innovation en France, sous le nom de « système 2 ° ». Cette façade intelligente se compose de trois peaux qui, selon les conditions extérieures, l'heure et la saison, glissent les unes sur les autres. Elle s'adapte « aussi bien aux besoins énergétiques d'une journée chaude que d'une nuit froide », assure-t-on chez Schüco. La première peau supporte un mince film photovoltaïque faisant également office de protection solaire semi-transparente. La deuxième est un panneau opaque isolant, qui assure des fonctions d'occultation et sécurise les lieux. La troisième peau correspond aux baies des fenêtres triple vitrage. Enfin, la partie fixe est constituée d'une paroi thermoactive intégrant des matériaux à changement de phases, qui régule la température des pièces en assurant, suivant les conditions climatiques, les fonctions d'isolation thermique, de chauffage, de refroidissement et de ventilation décentralisée avec récupération et stockage de chaleur. L'industriel allemand promet jusqu'à 80 % d'économies sur l'énergie consommée en chauffage et en climatisation. Même si sa technologie n'est pas active, n'oublions pas, enfin, la dernière innovation d'Isover déjà présentées dans nos colonnes (lire EM n° 1702, p. 68). Baptisée F4, cette façade pré-industrialisée clés en main, à isolation répartie et étanche à l'air, combine d'importantes performances thermiques et acoustiques et une faible empreinte environnementale.