La manipulation de l'orge, du blé ou du maïs génère des poussières, composées de son, de paille et de grains cassés. Nous avons eu l'idée de les valoriser comme biomasse combustible », explique Thierry Berger, directeur marketing du groupe Soufflet. Des déchets dont la variabilité en termes d'humidité ou de teneur en protéines ne permettait pas la valorisation systématique dans l'alimentation animale. En revanche, c'est un combustible qui se caractérise par un pouvoir calorifique de 4 MWh/t et un taux de cendres de 5 %. Les tests sur des chaudières ont commencé en 2009. Bonne surprise : aucune adaptation technique n'a été nécessaire. « Les poussières sont stockées dans des silos, amenées par des vis sans fin au niveau de la grille mobile de la chaudière et brûlent », résume Pierre Kasprzyk, chef de projet et responsable environnement et énergie du groupe. Installée en septembre 2011, la chaudière de 6 MW du fabricant français Compte R tourne depuis mars dernier à pleine puissance. Elle consomme 1,5 tonne de poussière de céréales par heure, soit 12 000 tonnes par an. La chaleur produite est utilisée pour sécher le malt. La consommation de gaz des malteries est ainsi réduite de 75 %. L'investissement de 4 millions d'euros a été soutenu par l'Ademe, via le fonds chaleur à hauteur de 1,6 million d'euros. Le groupe Soufflet étudie la possibilité d'installer des chaudières similaires sur ses sites de Polisy (Aube) et de Slavuta (Ukraine).