De décembre 2013 à juin 2014, le Groupement des particuliers producteurs d'électricité photovoltaïque (GPPEP) a voulu porter la voix des citoyens lors du groupe de travail sur l'autoconsommation piloté par la Direction générale de l'énergie et du climat. « Les échanges ont été intéressants, mais j'ai estimé que le monde politique était trop éloigné du terrain, ce qui lui fait prendre de mauvaises décisions », se souvient Joël Mercy, président du GPPEP. Quelques jours après la dernière réunion du groupe de travail se tenait l'assemblée générale de l'association. « J'ai alors rapporté aux bénévoles les échanges et nous étions tous désolés des contrevérités circulant sur l'autoconsommation en résidentiel », raconte-t-il. Par exemple, un participant au groupe de travail aurait affirmé que le pourcentage d'électricité photovoltaïque consommé sur place ne dépassait pas 40 % en résidentiel. Or, si l'installation est dimensionnée pour ne couvrir que le bruit de fond consommé en permanence, comme le réfrigérateur, ce taux peut s'avérer bien plus élevé, assure le GPPEP. « L'un de nos membres a alors proposé de lancer un projet de cent installations en autoconsommation. Le lendemain, l'idée était validée et nous avons débloqué 10 000 euros pour offrir une aide de 100 euros à chaque participant. »
Les panneaux peuvent être
installés en surimposition.
Ces cent installations
seront réparties dans toute la France et suivies pendant deux ans. L'association souhaiterait regrouper toutes les informations, en particulier sur l'électricité consommée, celle produite et celle autoconsommée, sur une base de données accessible en ligne. À contrecourant de nombreux acteurs de la filière, le GPPEP promeut des installations de petite taille, entre deux et quatre panneaux, sans tarif d'achat pour l'électricité excédentaire injectée sur le réseau. Fin décembre, il a publié le « Guide de l'autoconsommation », un document simple et précis pour passer à l'action. Un « kit d'autoconsommation » est aussi en préparation pour les participants au projet. Il comprendra du matériel de qualité à prix réduit. « Nous avons contacté des industriels pour nous aider financièrement et matériellement. Plusieurs sont intéressés, notamment le fabricant de micro-onduleurs Enphase », indique Joël Mercy (lire encadré). L'appel à candidatures a été lancé début décembre et s'adresse aux adhérents du GPPEP depuis 2013 (ou avant) ou aux personnes impliquées dans la promotion du photovoltaïque. Pour l'installation, le GPPEP collabore avec l'association d'installateurs Insoco (56 adhérents), relancée en 2014 par l'ancien secrétaire du GPPEP, Didier Michaud. Les critères d'admission sont stricts : « Il faut notamment prouver que l'on peut réaliser des installations d'autoconsommation et conseiller les clients », insiste Didier Michaud. Le projet de 100 toitures doit prouver aux particuliers et à l'État que cet usage de l'électricité photovoltaïque est possible. « Nous visons un taux d'autoconsommation de 80 %. » l