Dominant en France, EDF veut jouer la carte alternative dans son troisième marché à l'étranger en Europe, après l’Italie et la Grande-Bretagne. L'électricien Français est devenu l’actionnaire majoritaire de Luminus en 2010 et cohabite depuis au capital avec plusieurs collectivités locales « intercommunales ». Leur pacte d’actionnaires prévoyait un possible rachat de la part des collectivités locales en 2015 ou une mise en Bourse. EDF a opté pour la seconde option, ce qui lui évitera d’avoir à débourser les quelque 500 millions d’euros qu’il aurait dû verser à ses partenaires. Après la mise en Bourse, ces derniers seront libres de vendre leurs parts.En remettant à plat la structure actionnariale de Luminus, EDF espère disposer de plus de marges de manœuvre, opérationnelles et financières, pour développer sa filiale, numéro deux du marché belge derrière Electrabel (filiale d'Engie, ex-GDF Suez). Luminus détient environ 20 % du marché de l’électricité belge et 17 % de celui du gaz avec 1,7 million d'abonnés. Sa mise en Bourse doit lui donner plus de moyens pour accélérer son déploiement dans les renouvelables et les services à l’énergie. Luminus a récemment acquis 60 % d’ATS, dont le chiffre d’affaires dépasse les 100 millions d’euros, sa troisième prise de participation dans les services depuis un an, après Rami et Dauvister. Selon Grégoire Dallemagne, le directeur général de Luminus, le marché belge des services à l’énergie est encore en retard par rapport à ses comparables Européens proches.
Le second objectif est de modifier le mix énergétique. La capacité de production de Luminus s’élève à 1,8 GW, dont un peu plus de la moitié dépend de centrales thermiques et 0,4 GW de centrales nucléaires. L’éolien représente 180 MW et l’hydroélectrique 69 MW. La filiale belge d’EDF s’est fixé l’objectif de doubler son parc éolien d’ici à fin 2016.JDLe communiqué d'EDF