L'événement a réuni près d'un millier de personnes à l'Unesco les 20 et 21 mai. Et pas des moindres. Le gotha des Pdg des grandes entreprises mondiales, des banques et des fonds d'investissement a ainsi, aux côtés des représentants de l'OCDE, de l'ONU et de ministres de nombreux pays, prouvé sa mobilisation. Et c'est cette mobilisation de la société civile qui est la particularité (et la force ?) de la conférence climatique de Paris.
Le gouvernement français a la volonté de faire exister et reconnaître, en parallèle de l'accord entre Etats, les engagements des acteurs non étatiques. C'est dire qu'il attend des engagements chiffrés qui s'ajouteront à ceux des Etats. Et c'est bien là qu'est la déception. En effet, lors de ce Business Climate Summit, les industriels se sont contentés de militer pour un prix du carbone, LE signal indispensable à leurs yeux, pour peser sur les stratégies des entreprises et des investisseurs. Dans son discours, le Président de la République a reconnu cette nécessité mais a demandé davantage aux entreprises, en particulier des objectifs sectoriels de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le chef de l’État a tenu à réaffirmer combien il comptait sur l'Agenda des solutions proposées par les acteurs non étatiques. « Ce sont les entreprises, les associations, les collectivités qui réorienteront les flux de nos économies vers un mode décarboné », a-t-il expliqué. Mais rien n'est encore acquis. Le Medef et six autres organisations françaises et internationales ont seulement décidé de lancer une structure pérenne de dialogue entre les gouvernements et les entreprises, le Business Dialogue. Les collectivités locales, elles, organisent leur sommet tout début juillet à Lyon. D'ici là, les négociations onusiennes auront peut-être avancé. François Hollande reconnaissait qu'au 20 mai, seuls 37 Etats sur 196 avaient remis leurs contributions. Certes l'échéance est fixée au 30 juin mais l'optimisme n'est pas de rigueur.DB