« Ces mesures constituent une accélération de notre politique de transition énergétique », soutient Anne Hidalgo, maire de Paris. Sur le plan énergétique, Paris ne veut plus se contenter d’importer 90 % de son énergie. Côté production, la maire veut doubler la surface de panneaux photovoltaïques, qui atteindrait ainsi 100 000 m2. Un appel à projet est en cours de préparation. Une centaine de sites de géothermie et d’hydrothermie (à partir de la Seine, des réseaux d’eau potable et non potable) ont également été identifiés.
La récupération des énergies est également ciblée via 170 sites potentiels : data centers, ventilation, chaleur des égouts ou des eaux usées. Vingt-cinq sites sont déjà identifiés et programmés. Rien qu’à l’Hôtel de ville, la récupération de la chaleur de retour du réseau de chauffage urbain et des eaux usées permettra de couvrir 30 % des besoins en chaud du bâtiment et d’économiser 44 % de l’énergie pour la production de froid. « C’est un changement radical de la façon dont on conçoit l’énergie à Paris », souligne Anne Hidalgo.
Côté consommation, la ville se fournira totalement en électricité verte (renouvelable ou de récupération) dès janvier 2016, prévoit de supprimer 14 chaudières à fioul, et lance un plan de modernisation doté de 65 millions d’euros pour ses 2 000 chaufferies. « 50 GWh seront économisés via la gestion centralisée des bâtiments de la Ville », précise Anne Hidalgo. Par ailleurs, le périmètre de la DSP accordée à Climespace pour la climatisation économe sera élargi à de nouveaux bâtiments.
Le programme d’isolation des écoles se poursuit, la moitié des 600 groupes scolaires devant être isolés d’ici 2020, et 100 hectares de murs et toitures seront végétalisés. La Ville poursuit également son soutien à la rénovation des logements via les bailleurs sociaux et le secteur privé. Plus globalement, un nouveau PLU devrait être présenté début 2016.
Pour financer ces mesures, la Ville s’appuie sur un budget de 800 millions d’euros, annoncé en début de mandature, pour assurer la transition écologique de la capitale. Mais aussi sur des modes plus innovants, comme les 300 millions d’euros levés le 10 novembre via des Green bonds, avec un taux de 1,75 % sur 15 ans.AC