Peu de solutions permettent d'éviter les collisions entre volatiles et éoliennes. Biodiv-Wind lance sa solution SafeWind, basée sur une surveillance par caméra couplée avec un système d'effarouchement. Si l'assemblage de ces outils paraît classique, leur originalité repose sur deux jeux de caméras, l'un diurne et l'autre nocturne, et sur un système de détection en temps réel. « Safewind a la capacité à différencier la présence de l'oiseau par rapport à l'éolienne, sans masquer l'aire balayée par les pales, grâce à un traitement de l'image en temps réel, au dixième de seconde », indique Henri-Pierre Roche, fondateur et président de Biodiv-Wind, lui-même ornithologue. SafeWind permet d'éloigner les oiseaux qui s'approchent des parcs éoliens, voire, en cas d'échec de l'effarouchement, de freiner ou arrêter les éoliennes auto mati quement. « En général, les oiseaux sont capables d'anticiper la trajectoire d'un objet se déplaçant à une vitesse inférieure à 90 km/h. Mais les extrémités des pales d'une éolienne de 2,5 MW peuvent atteindre 250 km/h », rappelle Henri-Pierre Roche. Ce système permettrait de réduire les pertes de production, en comparaison avec des arrêts programmés, par exemple pendant les périodes de reproduction des chauves-souris, qui surestiment les risques. « Ces modèles entraînent une perte de 10 % de la capacité de production, contre 1 % en mesurant la présence réelle des chauves-souris », poursuit Henri-Pierre Roche. La première installation, en juin 2015 sur une éolienne de Quadran sur le parc de Port-la-Nouvelle, dans l'Aude, a permis d'en valider le fonctionnement. « Après trois mois d'utilisation en période de migration postnuptiale, nous avons pu valider le bon fonctionnement de l'observation. Le système d'effarouchement a été utilisé, mais il est trop tôt pour conclure quant à son efficacité », commente Pierre Illac, environnementaliste chez Quadran. Biodiv-Wind vise une trentaine d'installations en 2016. AC