« Après trois jours de négociations et une cinquantaine de réunions, les États ont acté un premier consensus : le rythme de travail est trop lent », ironisait Matthieu Orphelin, porte-parole de la fondation Nicolas Hulot, ce 3 décembre. « Très clairement, il faut changer de rythme et de méthode. » Depuis le début de la COP21, les négociateurs ont en effet multiplié les sous-groupes de travail pour avancer sur des points particuliers de l'accord. « Cette séparation des sujets empêchait d'avoir la vision d'ensemble pourtant indispensable pour avancer », analyse Teresa Ribera, directrice de l'institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Face à ce constat de lenteur, la méthode de négociation a été revue : moins de sous-groupes de travail et plus de discussions transversales.Malgré tout, des consensus se dessinent. Par exemple, sur l'adaptation au changement climatique. « Le fait que l'adaptation soit, au même titre que l'atténuation, un enjeu global et non pas seulement local n'est plus contesté », illustre la directrice de l'Iddri. Autre exemple : le mécanisme de transparence (sur les efforts d'atténuation, d'adaptation, de financements et sur la coopération technologique). « L'Afrique du Sud a formulé une proposition qui a été bien accueillie », relate Teresa Ribera. Le mécanisme de transparence pourrait prendre la forme d'un système commun à tous les États, mais avec une certaine souplesse accordée aux pays en développement.En revanche, des tensions sont apparues sur les finances. Le débat se poursuit sur la manière de compter l'argent mobilisé par les pays développés. Ce problème ne sera certainement pas résolu cette semaine. Ce sera aux ministres de le faire. Ils prendront en main les négociations le 7 décembre. Les ministres devront aussi trancher sur l'objectif à long terme de l'accord : limiter le réchauffement à 1,5°C ou à 2°C ? Pour le groupe des pays les moins développés, « il n'y a aucun moyen de trouver un accord si l'on ne vise pas 1,5°C », assène Pa Ousman Jarju, ministre de l'Environnement et du Changement climatique de Gambie. Même si les pays pétroliers en contestent encore le principe, un consensus se dessine sur la révision périodique des engagements nationaux. Reste à savoir quand aura lieu la première révision et si cette révision sera différenciée selon les pays. Et si oui, comment elle le sera.
TB