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ENERGIE

Le jour de l'ultime compromis

LA RÉDACTION, LE 21 DÉCEMBRE 2015
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Ce samedi 12 décembre, le parc des expositions du Bourget commence à tourner la page de sa quinzaine onusienne. Après deux semaines d'ouverture quotidienne, la plupart des espaces de restauration sont fermés et les écrans d'information enjoignent de restituer les casques audio utilisés pour les traductions. La COP 21 devrait déjà être terminée. Les négociations se poursuivent pourtant entre les 195 États présents. Le soleil ne s'est pas encore levé sur la Seine-Saint-Denis, terre d'accueil de cette vingt-et-unième conférence des parties (COP) de l'ONU, que la nouvelle tombe subitement sur le site internet de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) : la prochaine réunion en séance plénière est reportée. Prévue à 9 heures, elle est reprogrammée à 11 h 30 et ne commencera réellement qu'à 11 h 50. Pour les observateurs, médias et ONG, suivre les négociations sur le climat requiert de l'endurance et de la patience. La mécanique onusienne impose son rythme. Et ses délais. Pour cause de fatigue ou d'émotion, Laurent Fabius peine à contenir ses larmes au milieu de cette journée annoncée comme historique. Le ministre français des Affaires étrangères va devoir présenter son projet d'accord au monde entier. « Personne ici ne veut la répétition de Copenhague », déclare-t-il à la tribune. À l'époque – c'était en 2009 – la COP 15 avait été considérée comme un fiasco. Après deux intenses semaines au Bourget, le président de la COP 21 prévient : « Aucun d'entre nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès ». Et Laurent Fabius d'insister : « Le monde retient son souffle et compte sur nous. » Pression maximale à la COP 21. Les 195 États aux intérêts d'ordinaire divergents vont-ils s'engager ensemble dans une lutte de plusieurs décennies contre le changement climatique ? « L'histoire arrive, l'histoire est là », lance solennellement François Hollande. En tant que président du pays hôte, il s'immisce dans le protocole de cette dernière journée pour jouer la carte de l'émotion. Il y a peu, la France a été « meurtrie » par les attaques terroristes. Un mois plus tard, « le 12 décembre 2015 peut être associé à un message de vie. Je serais fier que soit lancé de Paris ce message-là », clame le chef de l'État. « La France vous conjure d'adopter le premier accord universel sur le climat. » Pour laisser le temps aux parties prenantes d'étudier le projet d'accord, un délai est de nouveau accordé. Séance suspendue. La reprise des échanges en plénière est annoncée pour 15 h 45. Elle aura finalement lieu après 19 heures. Le consensus ou l'échec : une COP a tout d'une partie de puzzle planétaire dont la seule issue possible est collective. Adaptation, transparence, objectif de long terme… « Aucun sujet ne peut avancer sans les autres », rappelait Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la CCNUCC, le 4 décembre, à la mi-temps de la COP 21. Jusqu'au dernier jour, le débat aura perduré autour du triptyque composé de l'ambition de l'accord, des financements et de la différenciation entre États. Sur les autres sujets aussi, comme les droits humains et le mécanisme de révision des contributions, le consensus aura mis du temps à se consolider. Un temps mis à profit par les observateurs pour tenter de décrypter les positions de chacun et les subtilités du futur accord, et pour comparer les diverses options longtemps restées sur la table. Aucune recette miracle, un passage obligé : décortiquer les dizaines de pages du projet d'accord et, à chaque nouvelle version, recommencer. Une COP est un engrenage infernal. Mettez un doigt dans le texte, et vous ne pourrez pas lâcher le fil des négociations jusqu'à en connaître l'ultime péripétie. Ce samedi 12 décembre, un fort vent de doute souffle en fin d'après-midi sur la dernière séance plénière. Les représentants des États patientent dans la salle. Mais, en tribune, la présidence française est absente. Elle consulte encore et encore les délégations en coulisses. Sur internet, les réseaux sociaux s'interrogent sur les raisons de ce nouveau retard. Tantôt avec inquiétude : la boîte de Pandore des négociations serait-elle rouverte ? Tantôt avec humour : peut-être la présidence de la COP 21 suit-elle à la télévision le tirage au sort des matchs de la prochaine Coupe d'Europe de football, que la France accueillera en 2016. Un bruit de couloir laisse entendre que les États-Unis contestent une partie du texte. Le soulagement viendra vers 19 h 30 avec l'adoption de l'accord. Dans la salle plénière des négociations, l'heure est à l'effervescence, avant le repos dominical. Et les premiers débats pour savoir si l'accord suffira à limiter le changement climatique. TB


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