Dans le cadre de son plan REPowerEU, la Commission européenne a indiqué sa volonté de doubler son objectif de production de biométhane à partir de déchets issus de l’industrie agricole pour le porter à 35 milliards de mètres cubes par an à l’horizon 2030. L’association Welfarm fait part de ses inquiétudes dans une lettre adressée le 07 avril à l’ensemble des distributeurs de gaz, pour « les mettre en garde contre les risques que fait peser » une production excessive du biogaz sur le bien-être animal.
PUBLICITÉ
Un point de vigilance qu’évoque également le Sénateur d’Ille-et-Vilaine Daniel Salmon dans un rapport d’information portant sur « la méthanisation dans le mix énergétique, enjeux et impacts ». Selon ce dernier, « L’objectif de récupérer un maximum d’effluents d’élevage peut conduire à garder le cheptel en stabulation tout au long de l’année et le nourrir en permanence à l’auge ».
Concilier production et protection
Sans s’opposer à la méthanisation, l’association insiste sur la protection de millions d’animaux d’élevage potentiellement affectés par la production de biogaz. « Les animaux d’élevage ne doivent pas être assimilés à de simples fournisseurs d’effluents », avance-t-elle dans cette lettre.
De ce fait, elle appelle les éleveurs et producteurs à garantir l’accès au plein air avec pâturage pour tous les animaux. « Le pâturage permet en effet de valoriser des surfaces non cultivables et des protéines (fourrages) non consommables par les humains. Cela mène donc à une plus grande résilience, précisément le but recherché actuellement », conclut-elle.