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MOBILITÉ

[Tribune] Urbanisme : la mobilité au cœur des avancées technologiques

PUBLIÉ LE 23 AVRIL 2019
ALICE HÉBERT, CADRE DE LA FONCTION PUBLIQUE, INGÉNIEURE TERRITORIALE, EXPERTE AUPRÈS DES COLLECTIVITÉS POUR LE DÉVELOPPEMENT URBAIN
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[Tribune] Urbanisme : la mobilité au cœur des avancées technologiques
Cette semaine, Alice Hébert, cadre de la fonction publique, ingénieure territoriale, experte auprès des collectivités pour le développement urbain​, revient sur la croissance de l’urbanisation dans le monde et sur deux des enjeux de mobilité qui y sont liés : faciliter les déplacements individuels et décongestionner le trafic. 

La densification urbaine est en croissance constante à peu près partout dans le monde. Dans cette perspective, la mobilité est au cœur des préoccupations des décideurs politiques. Les innovations technologiques se succèdent pour adapter la mobilité urbaine à cette tendance inéluctable.

Six milliards de personnes seront citadines en 2045. Cela représente plusieurs défis : réduire la congestion du trafic et la pollution tout en améliorant l’efficacité, la connectivité, l’accessibilité, la santé et la qualité de vie. La mobilité impacte tous les habitants des villes : particules fines, maladies respiratoires, nuisances sonores dues à la circulation, stress etc. Une mobilité mal gérée se transforme vite en chaos.Pour éviter cela, des entreprises innovent pour fournir des solutions sous forme de services.Le marché de la mobilité urbaine intelligente atteignant ainsi plus de 240 milliards de dollars à horizon 2027 d’après une étude de Navigant Research, spécialisée dans la recherche sur la transition énergétique. Des projets technologiques variés sont expérimentés, avec deux lignes directrices principales : faciliter les déplacements individuels et décongestionner le trafic.

Optimiser les parcours pour le bien-être individuel

Combiner plusieurs transports peut décourager. En effet, pour effectuer un trajet,il faut souvent utiliser plusieurs titres. Les dépenses s’additionnent, le manque de fluidité agace. Il est alors tentant de prendre son véhicule malgré la densification urbaine. Face à ce problème, l’inter ou multimodalité est la solution qui revient le plus fréquemment, offrant la possibilité d’effectuer un parcours avec un seul titre de transport. Citiway – initialement spécialisée dans la vente en ligne de titres de transport – l’a expérimentée à Saint-Étienne avec son application Moovizy : celle-ci fournit l’itinéraire multimodal le plus rapide selon les préférences de transport et permet à l’utilisateur de valider son titre grâce à un dispositif de capteurs déployés sur le réseau de transport public.

Cependant, le transport peut être encore davantage optimisé pour répondre à différentes situations, par exemple pour des personnes âgées ou en situation de handicap, une pluie à verse ou un froid glacial, ou encore l’éloignement des réseaux de transport. De ce point de vue, la question du premier / dernier kilomètre se pose très concrètement. Downer, filiale australienne du groupe franco-québécois de transport multimodal Keolis, cherche à y répondre au moyen d’un service de transport à la demande, avec réservation et paiement dématérialisés permettant de récupérer les voyageurs à leur domicile ou à proximité pour les déposer au niveau du réseau de transport public le plus proche.

Le dernier kilomètre concerne aussi les salariés qui doivent se rendre dans les zones d’activité. Une fois descendus des transports publics, il leur reste souvent un certain temps à marcher pour arriver à destination, avec les mêmes inconvénients en cas d’intempéries – de quoi inciter à prendre son véhicule individuel et contribuer à la congestion du trafic, tout en risquant un retard. En France, le groupe de concessions Eiffage et le constructeur de véhicules électriques et autonomes Navya ont mis au point la navette Mia. Destinée aux salariés, elle dessert les entreprises situées sur la ZAC de Gaulnes, dans la région lyonnaise. Autonome, elle communique avec son environnement. À son approche, les feux de signalisation sont par exemple prévenus, et la navette devient prioritaire.

Si ces technologies facilitent la mobilité de l’individu, elles ne résolvent pas pour autant la congestion du trafic. Il faut alors passer par d’autres innovations complémentaires.

Décongestionner le trafic pour le bien-être collectif

Tout automobiliste connaît la difficulté de trouver une place où se garer, qui relève parfois de la véritable chasse au trésor. D’après la société Citelum, (filiale d’EDF qui propose de l’éclairage intelligent et une gestion connectée de l’espace urbain), à certains moments de la journée cela représente jusqu’à 30% du trafic, avec ses conséquences sur la pollution et les embouteillages. L’accroissement démographique citadin imposait de créer un nouveau type de stationnement. Pour cela l’entreprise française s’est associée à Kawantech, une société toulousaine spécialisée dans les capteurs connectés. Ensemble ils ont développé un système de stationnement intelligent (smart parking) qu’ils ont déjà expérimenté à Toulouse. Aujourd’hui dans la capitale historique du Languedoc, des luminaires sont équipés de capteurs qui détectent le changement de luminosité d’une place qui se libère et avertissent le conducteur par une application mobile.

Certains préfèrent cependant les parkings intérieurs, perçus comme plus sûrs et moins sujets aux intempéries. En Chine, Yee-Fung Technology, spécialisée dans l’industrie du parking, a ainsi lancé un système de prise en charge de voiture par un robot valet de parking, qui pose automatiquement notre véhicule sur une place libre. En janvier 2019, le même pays a inauguré le premier système mondial de garage à parking intelligent oblique, augmentant ainsi la capacité de stockage de 60% et libérant des places en extérieur. L’automobiliste y dépose sa voiture, et la plateforme inclinée (oblique) cherche automatiquement un emplacement libre pour la garer.

Si le smart parking contribue à décongestionner le trafic, il ne suffit pas et sur un trajet d’une heure, en heure de pointe les automobilistes perdent toujours en moyenne 40% de temps sur les routes saturées. Pour tenter de répondre à cela des villes incitent à changer ses heures de déplacement. À Rotterdam, des citoyens s’engagent à ne pas utiliser leur véhicule en heure de pointe. BNV Mobility, filiale néerlandaise du constructeur d’infrastructures Egis, utilise des caméras lectrices de plaques d’immatriculation pour garantir ce « lissage de pic ». Ceux qui tiennent parole touchent environ 2,5 euros par trajet évité ou reporté, réduisant le trafic de 8 à 10%, ce qui suffit à le fluidifier.

Si ces exemples montrent que des initiatives peuvent être lancées ou implantées avec succès, le potentiel d’innovation reste immense. Selon l’Urban Mobility Index d’Arthur D. Little, qui évalue la maturité de cent villes dans le monde sur la mobilité, l’innovation et la performance à l’aide de vingt-sept critères, pour le moment, seules dix d’entre elles obtiennent la moyenne.
Alice Hébert, cadre de la fonction publique, ingénieure territoriale, experte auprès des collectivités pour le développement urbain
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