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[Tribune] Ce que nous vivons n'est pas une guerre

Par Gwarr Greff, réalisateur du documentaire « L’âge de l’Anthropocène, des origines aux effondrements ». Publié le 23 mars 2020.
[Tribune] Ce que nous vivons n'est pas une guerre
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Cette semaine, le réalisateur du documentaire "L’âge de l’Anthropocène, des origines aux effondrements", Gwarr Greff, réagit à la pandémie de Covid-19. Selon lui, il s’agit d’une conséquence de l’organisation mondialisée de nos sociétés. "Il est probable que l’écosystème Terre sache toujours générer de quoi revenir à un équilibre systémique, en attaquant les entités qui constituent une menace pour le plus grand nombre", écrit-il.

Ce que nous vivons n’est pas une guerre. Nous vivons un effondrement. Et pas simplement un effondrement des marchés boursiers, un effondrement de l’anthropocène.

Rappelons quelques chiffres. Dans nos campagnes, la population d’oiseaux a baissé de 30% en 20 ans à peine. En quelques semaines seulement, l’Australie perdait plus d’un milliard d’animaux dans les incendies. Une étude publiée dans la revue britannique Nature estime qu’un million d’espèces animales et végétales pourraient disparaître en raison du réchauffement climatique. Parallèlement à ces phénomènes d’effondrement de la biodiversité, on a récemment constaté le développement d’espèces envahissantes ou invasives. Algues tropicales, plantes toxiques exogènes, nombreux sont les exemples de perches dévastatrices, de champignons phytopathogènes et de papillons colononisateurs, qui déciment leur environnement, éradiquent des populations d’insectes, d’animaux, ou d’arbres jadis répandus dans nos campagnes.

Si l’agriculture intensive est bien connue pour favoriser le développement de propagules pathogènes et d’espèces invasives, il est avéré que le commerce international joue un rôle majeur dans leur propagation. Je me souviens avoir regardé, impuissant, les buis de mon jardin se faire dévorer par une pyrale invasive venue de Chine par bateau, avec des lots de buis pré-taillés par une main d’oeuvre bon marché. Mais le principal prédateur de ladite pyrale était le frelon asiatique, interdit de séjour en France depuis 2013.

La mondialisation en question

Le Covid-19 est également originaire de Chine et à nouveau, c’est notre organisation mondialiste qui fait de cette épidémie, une pandémie mondiale. Or, la pandémie est en soit, un effondrement sanitaire. Tout comme le méga-feu est un effondrement écologique qui fait de certaines espèces animales des espèces menacées, la pandémie est une menace pour l’être humain. Certes, tout sera fait pour éviter un effondrement massif de la population humaine.

Observons les mesures mises en place par l’ensemble de nos gouvernements, en dehors du confinement : fermeture du commerce hors alimentation, réduction des transports de marchandises à leur strict minimum, suppression des vols internationaux, blocage drastique de la circulation des véhicules personnels, généralisation du télétravail…  Même les écologistes les plus radicaux ne pouvaient rêver un tel scenario ! L’arrêt quasi total du transport, de la consommation, de l’import/export en quelques heures… L’émission zéro carbonne prévue pour 2050, à portée de la main en 2020 ! Alors qu’on peinait à trouver des finances pour la transition, voilà que s’annoncent des dizaines de millards pour sortir de la crise.

Un virus pour l’anthropocène

On parle même de réguler les marchés, de nationaliser les compagnies d’aviation en péril, de reprendre en main les hôpitaux… Cet épisode pandémique nous place face à nos responsabilités. Car quoi que l’on fasse, la Terre ne s’arrêtera pas de tourner, et il est probable que l’écosystème Terre sache toujours générer de quoi revenir à un équilibre systémique, en attaquant les entités qui constituent une menace pour le plus grand nombre. 

Au classement des menaces avérées pour l’écosystème, la première porte un nom : Homo Sapiens. Replaçons le virus dans le contexte de notre société, celui de l’anthropocène. Si le terme "Anthropocène" vous est totalement étranger, ou si vous l’avez volontairement rangé dans la commode des mots anxiogènes entre "Anthrax" et "Anthropophage", le documentaire "L’âge de l’anthropocène, des origines aux effondrements" est fait pour vous. L’Atecopol, un atelier constitué d’une centaine de chercheurs toulousains, a organisé de nombreuses conférences publiques, transdisciplinaires, permettant la constitution de ce documentaire scientifique synthétique.

Depuis début 2020, ces chercheurs ont défendu le film en prolongeant chaque projection d’un débat public. Confinement oblige, les diffusions en salle sont provisoirement suspendues, mais heureusement la production n’a pas hésité à mettre ce long métrage en accès libre sur internet. Si le documentaire a déjà été sélectionné dans plusieurs festivals, c’est sans doute qu’il est reconnu pour la qualité et la rigueur scientifique de son contenu. Certes, il n’est ici pas question de pandémie puisque le film a été achévé il y a plusieurs mois. Toutefois, les propos de Christophe Bonneuil, de Geneviève Azam ou encore de Maxime Combes et Pablo Servigne, nous éclairent sur cette façon effondrementiste d’envisager le future de notre société capitaliste.

Le Covid-19 constitue une pierre de plus à l’édifice du film, et non des moindre. Si l’homme persiste dans la mondialisation et dans l’asservissement de la nature, il n’est pas impossible que d’une façon ou d’une autre, la nature contre attaque. Une version du film avec sous-titrage en anglais et en VSM (format sourds et malentendants) est en cour de réalisation. De quoi s’instruire et préparer chez soi, ce que sera le monde d’après le confinement, d’après la pandemie, en attendant l’effondrement suivant.
Gwarr Greff / Crédit : Sergio Di
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