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Tribune | « Faisons de la taxonomie un outil pour transformer les entreprises et notre économie »

Par Caroline Cottin, Cheffe de projet conseil RSE à GreenFlex. Publié le 7 juillet 2022.
Tribune | « Faisons de la taxonomie un outil pour transformer les entreprises et notre économie »
Caroline Cottin, Cheffe de projet conseil RSE. Crédit : GreenFlex
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Si l’on s’en empare de la bonne manière, « la taxonomie verte européenne pourrait offrir un outil au service de la nécessaire transformation de nos entreprises et de notre économie », commente Caroline Cottin, Cheffe de projet conseil RSE à GreenFlex.

Un langage commun contre le greenwashing ! Après des annonces de « neutralité carbone » tous azimuts, le temps de l’action est-il venu ? Toujours plus mobilisée, la société civile multiplie les accusations de greenwashing et pointe le décalage entre les promesses lointaines des acteurs économiques, et les mesures effectivement prévues à court-terme. Ainsi, le besoin d’opposabilité et de comparabilité se fait de plus en plus pressant, pour objectiver et comparer l’engagement des organisations, en faveur du climat et au-delà.

La taxonomie verte pourrait fournir cette grille d’analyse partagée. Orchestrée par la Commission européenne, cette classification entend désigner les activités économiques considérées comme durables d’un point de vue environnemental. Pour les entreprises non-financières concernées, il s’agit concrètement de suivre cinq étapes. D’abord, identifier les activités éligibles, c’est-à-dire celles qui apparaissent dans les listes de la taxonomie verte. Ensuite, confirmer que les activités en question contribuent à l’un des six objectifs environnementaux établis : atténuation du réchauffement climatique, adaptation au réchauffement climatique, économie circulaire, pollutions, biodiversité et écosystèmes, ressources en eau et marines. Les activités doivent alors remplir deux conditions supplémentaires : ne causer de préjudice significatif à aucun des autres objectifs environnementaux, et respecter les garanties minimales en matière sociale et de gouvernance. Enfin, les acteurs assujettis sont tenus de calculer trois indicateurs : les parts de leur chiffre d’affaires, de leurs investissements, et de leurs dépenses correspondant à ces activités définies comme durables.

Au même titre que les normes et certifications, la taxonomie verte offre donc un langage commun pour estimer les actions revendiquées comme favorables à l’environnement. Toutefois, les conséquences de ce référentiel pourraient être bien plus décisives, en ajoutant une sixième étape : celle d’une démarche d’amélioration continue, pour une transformation profonde des entreprises et de notre économie.

Transformer les entreprises

Le succès de la taxonomie dépendra de la façon dont on s’en empare. Faisons de l’évaluation qu’elle impose le point de départ d’un chemin de progrès. A partir des trois indicateurs obtenus, on peut revisiter sa stratégie d’entreprise et RSE : à quoi ressemblera l’entreprise demain ? le chiffre d’affaires reposera-t-il pour tout ou partie sur d’autres activités ? dans quels domaines faut-il investir ? comment faire évoluer les métiers ? Une trajectoire doit se dessiner, traduite ensuite en actions opérationnelles à court, moyen et long-terme. Nous pouvons faire de la taxonomie un outil de pilotage, permettant de mesurer les progrès et de construire sa feuille de route.

La taxonomie verte s’est fait une place dans le débat public avec les arbitrages autour de l’inclusion du gaz et du nucléaire, alors qu’elle envoie un autre signal fort : en espérant réorienter les marchés financiers, elle exige une analyse de risque sérieuse de la part des entreprises pour s’adapter à temps. Le but est que les conditions de financement et d’investissement évoluent en fonction de cette grille, et que les flux d’argent se redirigent progressivement vers la part « durable » de notre économie.

En pratique, les taux baisseraient donc pour les activités vertes (ex. un parc d’énergie solaire), celles dites « habilitantes » (ex. la production de fibre de carbone pour des pales d’éoliennes), et « transitoires » (ex. les démarches d’efficacité énergétique pour une industrie qui n’a pas encore d’alternative viable), tandis que le coût du capital augmenterait pour les activités « brunes ». Si tel est le cas, en rester au résultat figé que fournit la mise en conformité (le pourcentage de chiffre d’affaires considéré comme vert à un « instant t », par exemple) reviendrait à passer à côté de l’essentiel : l’occasion de rectifier le tir pour amorcer une transition qui prend du temps, et bénéficier des meilleurs taux dans les années à venir.

Une trajectoire inévitable

La taxonomie verte pousse en fait les entreprises sur une trajectoire de transformation inévitable. Demain, elle aura peut-être rebattu les cartes des flux financiers. Et dès aujourd’hui, l’entrée dans une démarche d’amélioration continue est valorisable auprès des financiers et assureurs. De plus en plus conscients des risques associés aux enjeux environnementaux, ils peuvent déjà faciliter le financement de projets qui ont par exemple prévu leur stratégie de transition énergétique.
Initier sa mue et être capable de présenter une feuille de route échelonnée renforce aussi la résilience des organisations face aux pressions réglementaires croissantes, aux menaces liées à l’approvisionnement ou aux aléas climatiques. C’est également le discours de preuve attendu par les parties prenantes, et dont nous avons besoin pour sortir des frasques regrettables du greenwashing.

Ce projet européen envoie un autre signal fort, véritable coup de pouce pour les entreprises qui sauront vite s’en saisir : la nécessaire inscription dans une vision multi-impact. La contribution à un enjeu ne peut causer de tort à un autre. Les stratégies climat doivent prendre en compte leurs éventuels dégâts sur la biodiversité, tout comme les démarches d’économie circulaire doivent anticiper leurs conséquences en matière de pollutions. Dans le deuxième volet de son sixième rapport, le GIEC met aussi en avant ces potentiels dommages collatéraux, en particulier s’agissant des impacts sociaux.

D’ailleurs, la création d’une taxonomie sociale est déjà évoquée, prouvant qu’on ne fera plus marche arrière… Tous sujets confondus, des critères se mettent en place pour connaître et réduire les risques liés à nos activités économiques sur le vivant et les Hommes.
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