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POLITIQUES

Tribune | « Pour voir réussir l’Écologie Industrielle et Territoriale, rendons-la obligatoire »

PUBLIÉ LE 19 OCTOBRE 2022
OLIVIER PERRIN, RESPONSABLE DÉVELOPPEMENT CHEZ ELCIMAÏ ENVIRONNEMENT
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Tribune | « Pour voir réussir l’Écologie Industrielle et Territoriale, rendons-la obligatoire »
Olivier Perrin, Responsable développement chez Elcimaï Environnement et Professeur associé en économie circulaire à l’Institut de Physique du Globe de Paris. Crédit : DR
Pilier de l’économie circulaire, l’Écologie Industrielle et Territoriale (EIT) promet des gains environnementaux, économiques et sociaux. Pourtant, malgré tous ses bienfaits et les attentes des industriels, les démarches d’EIT peinent à s’étendre. « Pour les généraliser et les voir réussir, commençons par les normaliser. Voire, rendons-les obligatoires », avance Olivier Perrin, Responsable développement chez Elcimaï Environnement. 

Trente ans après la mise en œuvre des premières démarches d’Écologie Industrielle et Territoriale dans le Dunkerquois et dans l’Aube, on ne recensait en France, en 2020, qu’environ 150 démarches actives.

Qu’il s’agisse d’énergies, d’eau, de matières, de déchets ou encore d’équipements et même d’expertises, l’EIT, qui vise à développer les synergies entre les acteurs d’un territoire afin d’en valoriser les flux, présente pourtant tous les atouts pour concilier le développement économique et un meilleur usage des ressources. 

La mobilisation des acteurs du territoire : un facteur de réussite d’une démarche d’EIT

Partager des flux sortants, mutualiser des intrants et des services, prêter des compétences, déployer des solutions d’énergie renouvelable, imaginer de nouvelles activités sont autant de leviers d’économies et de décarbonation. Mais pour repenser l’organisation d’un territoire, il faut commencer par en réunir et en relier les acteurs. Il faut surtout en avoir l’envie : la mobilisation est un facteur de réussite déterminant d’une démarche d’EIT.

Il convient aussi d’inscrire la démarche dans un temps long. Alors que les décideurs locaux raisonnent souvent à l’échelle du mandat électoral, pour transformer durablement un tissu économique local et en faire un écosystème vertueux, l’EIT devra se nourrir sans cesse et s’améliorer d’une manière continue.

Les démarches qui fonctionnent ne sont pas les plus visibles, mais bien celles où les acteurs se rejoignent pleinement dans un projet commun. Les communautés portuaires sont un bon exemple pour montrer combien des parties prenantes traditionnellement ou historiquement soudées portent l’EIT avec plus de succès, ainsi la démarche Matière Énergie Rochelaise (MER) du Grand Port Maritime de La Rochelle. Les acteurs d’un territoire plombé par des épisodes économiques et sociaux se retrouveront également dans une mobilisation plus forte. C’est le cas, par exemple, de la communauté de communes du Romorantinais et du Minestois qui entend, à travers l’EIT, tourner la page de la fermeture des usines Matra en 2004 et s’engager dans une nouvelle ère.

Pour généraliser et voir réussir l’EIT, normalisons-la. Voire, rendons-la obligatoire

L’animation que peut assurer un tiers est cruciale pour soutenir une telle dynamique collaborative. C’est elle qui va mettre les acteurs autour de la table, les inviter à échanger, leur proposer de partager et créer des synergies. 

Le regard neuf et extérieur d’un bureau d‘études ou d’une chambre consulaire, son approche technique et transversale seront une vraie plus-value pour proposer des orientations. Après un diagnostic mené sur le terrain, ce tiers capitalisera les connaissances et identifiera les potentialités à travers l’animation de groupes de travail mobilisés dans un même esprit de construction. Il s‘agira alors, avec eux, de démontrer une viabilité technico-économique des synergies identifiées, d’élaborer une gouvernance et d’imaginer de nouveaux modèles d’affaires pour produire et consommer durablement en réalisant des économies.

En l’occurrence, l’expertise qui amène les bureaux d’études à penser des solutions innovantes, souvent avant-gardistes, mériterait d’être mieux reconnue et soutenue, pour les économies comme pour les richesses qu’elles génèrent, pour l’ancrage des activités et l’emploi dans les territoires auxquels elles contribuent, et qui sont des facteurs d’attractivité. C‘est cette même expertise qui leur fait dire qu’à défaut d’une prise de conscience citoyenne, une normalisation des démarches d’EIT favoriserait son développement. Au-delà, et à l’instar des nombreux autres dispositifs de planification (PRPGD, PLPDMA, PCAET….), il faut aujourd’hui réfléchir à les rendre obligatoires afin que leurs résultats probants profitent à tous. Sans oublier de prévoir des contraintes financières pour les récalcitrants.

L’urgence et la réussite de la transition écologique vers un monde décarboné sont à ce prix.
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