CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Pollutions > Les émissions de méthane continuent d'augmenter à l'échelle mondiale
POLLUTIONS

Les émissions de méthane continuent d'augmenter à l'échelle mondiale

PUBLIÉ LE 17 JUILLET 2020
E.G
Archiver cet article
Les émissions de méthane continuent d'augmenter à l'échelle mondiale
Le Global Carbon Project a publié ce jeudi 16 juillet, son rapport sur le bilan mondial des émissions et puits de méthane : au niveau mondial les émissions ont augmenté de 9% entre la période 2000-2006 et 2017.

50 millions de tonnes supplémentaires de méthane (CH4) ont été émises entre la période 2000-2006 et l’année 2017 au niveau mondial. Ce qui représente une augmentation de 9%, nous apprend le rapport du Global Carbon Project, piloté par le Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE, CEA-CNRS-Université Paris-Saclay) et soutenu par la Fondation BNP Paribas. « Les émissions anthropiques semblent être responsables majoritairement de cette augmentation, avec une répartition équitable entre le secteur des énergies fossiles et le secteur de l’agriculture et des déchets », souligne l’étude publiée dans les revues Environmental Research Letters et Earth System Data.

Après une période de stabilisation au début des années 2000, les concentrations de méthane ont augmenté depuis 2007, « avec une accélération depuis 2014 », est-il précisé. Marielle Saunois, enseignante-chercheuse au LSCE (CEA-CNRS-UVSQ) et coordinatrice de l’étude précise que « ce bilan expose l’ensemble des connaissances actuelles sur chacune des sources du méthane, de la plus grande (les zones humides) à la plus petite (les hydrates) et a fait appel aux contributions de plus de 80 collaborateurs ». « Cela n’est pas si courant car pour traiter complètement le bilan du méthane, il faut intégrer un grand nombre de disciplines scientifiques, eu égard à la grande variété de sources d’émissions de méthane » ajoute Philippe Bousquet, professeur à l’UVSQ et co-auteur de l’étude.

Les activités humaines principales responsables

60% de ces émissions seraient liés aux activités humaines. Une valeur qui reste néanmoins approximative « car les contributions des sources naturelles (zones inondées, lacs, réservoirs, termites, géologiques, hydrates, etc.) sont encore assez mal contraintes », précise le rapport. Sur le total des émissions anthropiques, les émissions des activités liées à l’agriculture et aux traitements des déchets représentent 60%. : 30% pour la gestion des troupeaux, 22% pour l’exploitation du pétrole et du gaz, 18% pour la gestion des déchets solides et liquides, 11% pour l’extraction du charbon, 8% pour la culture du riz, 8% pour les feux de biomasse et de biofuel. Les reste est lié au transport et à l’industrie. « Les régions tropicales (<30°N) émettent 64 % des émissions totales de méthane, alors que les moyennes latitudes (30°N-60°N) en émettent 32 % et les hautes latitudes nord (> 60°N) seulement 4 % », est-il détaillé.

Si les émissions sont en croissance en Afrique, en Asie et en Amérique du Nord, elles baissent cependant en Europe : entre - 4 et - 2 millions de tonnes ont été émises. « Cette décroissance est liée majoritairement au secteur agricole et à la gestion des déchets », souligne le rapport.

Une concentration en croissance constante

Le Global Carbon Project précise par ailleurs que « les concentrations de méthane dans l’atmosphère augmentent actuellement avec un taux de l’ordre de 8-12 partie par milliard (ppb)/an depuis 2014, aussi rapidement que dans les années 1980 ». En 2017 et 2018, « les taux de croissance de méthane dans l’atmosphère sont estimés à 8,5 et 10,7 ppb/an, ce qui les situe parmi les plus forts depuis 2000 », est-il ajouté.

« Il est impératif de continuer les efforts de quantification du bilan mondial du méthane, avec des mises à jour régulières comme pour le dioxyde de carbone car la diminution des émissions de méthane peut être rapidement bénéfique pour le climat. Si on veut rester sous la barre des 2°C, et répondre à l’Accord de Paris, il ne faut pas se contenter de limiter les émissions de dioxyde de carbone, il faut les réduire ainsi que celles de méthane », martèle Marielle Saunois.
Pixabay / DR
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
Un partenariat signé pour réduire les mégots dans l'espace public
Un partenariat signé pour réduire les mégots dans l'espace public
Un « laboratoire volant » mesure la qualité de l’air à Paris
Un « laboratoire volant » mesure la qualité de l’air à Paris
La capture directe de l’air pour éliminer le CO2 atmosphérique
La capture directe de l’air pour éliminer le CO2 atmosphérique
Affichage environnemental des vêtements : lancement du test de la méthode de calcul
Affichage environnemental des vêtements : lancement du test de la méthode de calcul
Tous les articles Pollutions
L'essentiel de l'actualité de l'environnement
Ne manquez rien de l'actualité de l'environnement !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS