« Je vois dans quel monde je vis. » Jean-Luc Petithuguenin a invité les 4 000 salariés du groupe de recyclage qu'il dirige à adopter une charte dont l'objet principal est le respect de l'autre et la laïcité. Le groupe a toujours mis en avant la richesse de l'humain et la promotion sociale de ses salariés. Aucun problème particulier n'est à signaler dans l'entreprise, précise son patron, sa réflexion s'appuie sur l'affaire de la crèche de Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, et le licenciement d'une salariée qui portait un voile. Sur les différents sites Paprec où se côtoient au quotidien quelque 59 nationalités, il convenait de prendre les devants pour réaffirmer les principes qui fondent la république. Le « vivre ensemble », expression à laquelle Jean-Luc Petithugunenin est attaché, a donc conduit la DRH à rencontrer les délégués du personnel et les représentants des comités d'entreprises des différents sites pour échanger autour du texte et voter la charte à l'unanimité. En précisant dans cette charte que les collaborateurs ne doivent pas manifester leurs convictions politiques ou religieuses dans l'exercice de leur travail, l'entreprise a pris un risque, si les textes juridictionnels sont clairs pour la sphère publique, ils le sont moins pour les espaces privés. D'ici à un mois et demi, la charte de la laïcité et de la diversité sera soumise à l'inspection du travail.