Malgré tous les efforts déployés par Eco-systèmes, les taux de collecte des déchets d’équipements électriques et électroniques plafonnent, depuis trois ans, à 7 kg/an/habitant. Or, l’Union européenne a mis le cap sur un doublement (14 kg/an/habitant) pour 2019. Pour y parvenir, Eco-systèmes peaufine une stratégie depuis plusieurs mois. L’éco-organisme l'a dévoilé le 11 mars.
Exercice inédit, une fine étude du gisement a été réalisée avec l'appui de l'Ademe et permet d'en savoir plus sur ce que deviennent ces appareils usagés une fois sortis d'un foyer type, qui en possède une 65 en moyenne. A plus ou moins 3 kg près, chaque consommateur se débarrasse selon cette étude d'environ 20 kg d'appareils par an. Un tiers part chez les éco-organismes, un quart rejoint d'autres DEEE en mélange ferraille et plus de 6 kg sur les 20 relèvent de flux non identifiés. Au final, sur ces 20 kg, la moitié transite par des déchèteries, des magasins, des acteurs de l'économie sociale (Emmaüs et Envie), et la seconde moitié par des voies qui furent longtemps méconnues. Les marges de progrès passent par les collectivités locales, et la lutte contre « l’évaporation » des DEEE en déchèteries. A noter aussi que, côté distributeurs, une marge de manœuvre se situe dans la reprise d'appareils par les vendeurs à distance.
Eco-Systèmes cible également un nouveau flux : « les artisans, cuisinistes, et installateurs sont orphelins de filière. S’ils n’ont pas accès aux déchèteries, ils amènent les D3E directement chez des ferrailleurs, avec lesquels nous voulons contractualiser », explique Guillaume Duparay, directeurs des partenaires de collecte. Ainsi, 350 sites de récupérateurs (sur plus de 2 000) pourraient remettre dans le circuit de la filière 20 t/mois chacun, et 54 broyeurs, pour 40 t/mois chacun, d’ici 2016. Une expérimentation menée sur cinq sites depuis 2012 a permis de récupérer 1100 tonnes de DEEE.
Quant aux 3 kg par an et par habitant d'appareils déposés chaque année sur le trottoir, trop peu valorisés par le biais des encombrants, il faut les capter par plus de collectes de proximité. L'éco-organisme milite en effet pour ce dispositif et l'a testé dans une vingtaine de collectivités pour le rôder et garantir sa reproductibilité. « Le but est de le déployer dans toutes les grandes villes, avec en vue l'objectif d'offrir un point de collecte de proximité pour 25 000 habitants », milite Christian Brabant, directeur général d’Eco-Systèmes.ACVers le site d'Eco-Systèmes