La thématique « recyclage et matériaux verts » orchestrée par Antoine Frérot, dirigeant de Véolia, qui entre dans les 34 plans pour une nouvelle France industrielle, n'avait pas prévu d'ouvrir ses portes aux différentes composantes des entreprises du recyclage. Or, dans la présentation qui en a été faite par le ministère du Redressement productif, il était spécifié que « la France peut compter sur un socle solide d'entreprises leaders de la gestion des déchets. Deux groupes multinationaux, des ETI et un tissu de TPE-PME dense développent l'économie circulaire ». « Federec s'est invitée dans ce plan », confirme Jean-Philippe Carpentier, président de la fédération. Il est étonnant que les PME et les ETI aient dû mettre le pied dans la porte afin d'éviter de se la voir claquer au nez. Lors d'une conférence de presse, le président de Federec a souligné, non sans malice, que les investissements opérés par les entreprises du recyclage l'étaient sans l'aide de subventions, « cela fait partie de leur ADN ». Faisant référence à la feuille de route de la conférence environnementale de septembre 2013 qui s'est fixé pour objectif de réduire de moitié le volume de déchets mis en décharge à l'horizon 2020, il a rappelé que cela ne pouvait pas se faire sans le concours des entreprises du recyclage réparties à travers le territoire. « Nous souhaitons voir retenus des projets novateurs », insiste Jean-Philippe Carpentier. Federec a lancé auprès de ses adhérents un appel à marque d'intérêt pour ce plan et reçu 61 projets.
Pour un centre technique
Plusieurs filières se sont mises sur les rangs, dont les combustibles de substitution. La capacité installée de CSR en 2013 de 400 000 tonnes devrait être portée à 600 000 en 2015. Quelque 90 % de ces CSR sont produits par des PME ou des SEM (société d'économie mixte), les groupes n'en produisent que 10 %. Techniques de séparation des plastiques, fibres de carbone, cartes électroniques sont autant de sujets qui intéressent les opérateurs du recyclage. Les déchets du BTP dont les volumes sont particulièrement importants, avaient été oubliés par le plan, Federec a demandé leur introduction.
Federec projette la création d'un centre technique du recyclage à l'instar de ceux qui existent dans différents secteurs. « Nous devons accompagner les ICPE à la rapidité du changement des produits », avance Alfred Rosales, directeur général de Federec, citant pour exemple les puces RFID. Ce centre pourrait trouver son financement auprès des adhérents Federec et des fonds européens et pourrait être accolé à un pôle de compétitivité comme Team2.