Consommatrice de 40 % de la production mondiale, la Chine ne veut plus de cuivre comme garantie auprès de ses banques. Alors que tous les projecteurs sont tournés vers Pékin pour tenter de justifier la chute du prix du métal, autour de 6 500 $/tonne au LME depuis le 13 mars, les répercussions dans l'industrie de la récupération et du recyclage se sont déjà manifestées. Les entreprises françaises rencontrent des difficultés d'approvisionnement, liées d'une part à une baisse de l'activité industrielle et d'autre part à une tendance au stockage en attendant que les prix remontent. La création de stocks privés, pendant que ceux du LME diminuent fortement, favorise la spéculation. Le cuivre, le métal le plus cher et le plus convoité par l'industrie est devenu un formidable outil financier. Certaines multinationales, à l'instar de Trafigura, n'hésitent pas non plus à « placer » leurs gains via des achats massifs de cuivre plutôt que d'investir dans des actifs. Avec cela s'ajoute un dollar fort par rapport à l'euro qui n'arrange pas les affaires des Européens. La situation ne devrait donc pas s'améliorer avant deux ou trois mois, de l'avis d'un recycleur français. D'autant que sur d'autres métaux non ferreux comme l'aluminium, le contexte n'est guère plus brillant. Les prix de la 2e fusion ont dépassé ceux de la première, en raison d'une forte demande asiatique en particulier. La construction automobile en berne en Europe ne permet pas de renverser la tendance et de recréer un équilibre entre l'offre et la demande.