Alors que les constructeurs automobiles sortent tour à tour leurs véhicules de nouvelle génération, en misant sur des matériaux plus légers et des énergies moins polluantes, l'enjeu sur la valorisation de ces futurs VHU qui seront présents dans une vingtaine d'années sur le marché, se pose aussi bien pour les constructeurs que pour les professionnels du recyclage. Par exemple, le modèle électrique i3 de BMW, présenté lors du congrès IARC 2014 à Bruxelles, démontre que concevoir une voiture durable ne signifie pas recyclage aisé. Le groupe allemand mise sur la légèreté en intégrant moins de métaux (50 % contre 70 % en moyenne pour un véhicule traditionnel) et plus de polymères (31 %). Cela implique des choix de matières comme l'aluminium, des composites en fibre de carbone et des plastiques recyclés. Une carrosserie allégée pour compenser le poids de la batterie électrique inquiète déjà les démolisseurs et les broyeurs qui auront moins de métaux à traiter et plus de matières complexes à gérer. Aujourd'hui, BMW affirme qu'il recycle ses déchets industriels de fibre de carbone dans sa chaîne de production. Mais les procédés de valorisation pour la fin de vie restent à trouver. La valorisation des batteries électriques (NMH ou lithium-ion) s'est également trouvée au cœur du sujet, car d'un point de vue réglementaire, cela se complique. Entre directives VHU et batteries, l'industrie automobile doit jongler avec les objectifs fixés par Bruxelles, parfois incohérents entre eux. La réduction des impacts environnementaux pendant le cycle de vie d'un véhicule est de plus en plus prise au sérieux dans les bureaux d'études des constructeurs. L'emploi de matière recyclée commence aussi à faire son chemin. Le recyclage semble dans ce contexte être la dernière roue du carrosse alors que ses objectifs restent ambitieux et risquent d'être difficiles à atteindre pour certains matériaux. Il est dommage qu'au moment de la conception, nous ne soyons pas souvent invités à donner notre avis, déplore un recycleur français.