Ifat 2014 à Munich n'a pas échappé à la règle : toutes les nouveautés technologiques du secteur étaient présentes. Presses à balles, compacteurs, presses-cisailles ou camions-bennes de collecte de dernière génération rutilaient et vrombissaient sous les projecteurs. Situées dans les halls ou en extérieur, certaines machines rivalisaient par leur taille comme les broyeurs de Hammel, les presses verticales de HSM, la ligne de tri optique de Bollegraaf ou encore les broyeurs et les concasseurs de BHS-Sonthofen. Sans compter les engins de démolition dont la performance a été dévoilée chaque jour sur l'aire extérieure consacrée aux démonstrations de machines. Organisé pour la première fois par le VDBUM (Union de la construction et des techniques mécaniques et environnementales), le traitement du béton, déchets de maçonnerie, gravats, asphalte a fait partie des points forts avec démonstration de concassage ou broyage à l'appui. Autre démonstration réussie et unique en son genre, la mise en scène grandeur nature du démantèlement et du recyclage de VHU (cf. p. 3) réalisée pour la BDSV (Union fédérale des entreprises allemandes de recyclage de l'acier et de dépollution). Tel un show à l'américaine, un animateur commentait au fur et à mesure les étapes de traitement du véhicule, depuis la récupération du pare-brise jusqu'à la compression de la carrosserie, façon César, après extraction de tous les fluides polluants et matières recyclables (métaux, câbles, plastiques, pneus, mousses, textiles). D'autres espaces étaient également consacrés aux camions de collecte. L'occasion de voir en pratique, le ramassage des OM, des camions ampliroll à grue et des appareils de balayage dernier cri. « Il n'y a pas de problème de recyclage, il n'y a que des problèmes de collecte » Ifat, c'était aussi pour la première fois l'installation d'un service emploi, appelé Think Green – Think Future. Organisé par le DWA (Union allemande des professionnels de l'eau et de la dépollution), le stand a permis aux exposants de présenter leur activité et d'avoir des entretiens avec des candidats en recherche d'emploi. Outre les sujets traditionnels abordant l'évolution des marchés, les deux Forums du salon ont accordé une place plus importante à des thématiques spécifiques plus orientées politique ou société ; économie circulaire « à la mode » oblige. Dans le cadre d'un débat sur la gestion en boucle fermée des déchets, organisé par le ministère fédéral de l'Environnement, la question des déchets plastiques au niveau mondial a été soulevée par le biais de la gestion des plastiques dans les océans ou générés dans les pays en développement. À la question concernant les difficultés techniques pour recycler certains déchets plastiques complexes ou en mélange, Herbert Snell, vice-président du BVSE et dirigeant de la société Multiport, recycleur de déchets d'emballages en PEhd et PE, affirme : « Le plastique n'est pas un problème à recycler, ni en Allemagne, ni en France. On a les technologies pour le faire à condition seulement d'avoir les bons outils de collecte. » Sur le thème « Un taux élevé de recyclage pour un prix élevé ? », un autre débat a mis en lumière certains cas d'entreprises allemandes préférant mélanger le déchet pour en faire du CSR, moins cher à traiter que de séparer les matières en vue de leur recyclage. Un exemple typiquement allemand, comme le souligne Étienne Petit, directeur général de Veolia Deutschland : « Le CSR est un marché exponentiel outre-Rhin, dès lors qu'aujourd'hui le pays se retrouve en surcapacité de valorisation énergétique. » Morale de l'histoire, le recyclage, garant d'un prix de vente supérieur au CSR, nécessite un coût de traitement important que même les entreprises allemandes rechignent à engager. D'où la nécessité d'un soutien législatif national, selon un responsable de l'autorité fédérale, pour inciter au développement du recyclage, et faire face aux problèmes d'investissements industriels.