Face à la diversité des nanomatériaux présents au quotidien (crèmes solaires, textiles, aliments, peintures, automobile, emballage, énergie etc.), l'Anses vient de publier un rapport « Évaluation des risques liés aux nanomatériaux », faisant état de l'avancée des connaissances à ce sujet. Il met en évidence les effets toxiques de certains nanomatériaux sur des organismes vivants et sur l'environnement. Il souligne aussi la complexité à appréhender les diverses situations d'exposition pour l'homme et l'environnement, ainsi que les limites des méthodologies existantes en matière d'évaluation des risques. Si l'on sait classifier certaines nano-substances (argent, or, oxyde zinc ou d'aluminium), d'autres comme le dioxyde de titane ou les nanotubes de carbone nécessitent un travail approfondi sur leur caractérisation et les dangers associés. Depuis début 2013, l'Anses gère pour le ministère de l'Écologie, la déclaration obligatoire des substances à l'état nanoparticulaire. Cette démarche est suivie dans d'autres pays européens comme la Belgique, l'Italie et le Danemark et suscite l'intérêt en Allemagne et au Royaume-Uni mais on est encore loin d'avoir toutes les connaissances requises sur tout le cycle de vie du produit. Ainsi concernant la gestion de déchets contenant des nanomatériaux, l'Anses préconise trois pistes de réflexions : privilégier des essais normalisés tenant compte de l'usage et du vieillissement comme cela a été fait pour le verre et le ciment servant de matrice d'enrobage pour les déchets métalliques ; caractériser les évolutions physico-chimiques tout au long du cycle de vie ; donner la priorité aux études de traitement de déchets (destruction ou recyclage). Avec un nombre de tests pertinents à chaque étape du cycle de vie, il sera possible selon l'agence, d'obtenir plus facilement une évaluation des risques sur l'ensemble du cycle de vie.