L'entreprise sarthoise MBM, liquidée en novembre 2013 fait toujours polémique. Le stockage en plein air de quelque 20 000 tonnes de calcin issues du traitement des écrans et tubes cathodiques suscite de vives inquiétudes, alors que l'installation n'avait qu'une autorisation préfectorale de 1 500 t/ an. Pour autant, selon le liquidateur judiciaire, le calcin ne serait pas pollué. On peut toutefois en douter, même si les déchets mercuriels ont été pris en charge par le groupe Aurea, qui a racheté il y a quelques mois cette activité de MBM en la renommant HG Industries. La procédure d'enlèvement et de traitement de ce calcin est désormais entre les mains de la justice. Parmi les possibles repreneurs, Eco-systèmes a été l'un des premiers à alerter sur les dysfonctionnements de l'entreprise durant l'été 2013. Travaillant en direct avec MBM depuis avril 2012, Eco-systèmes a pu identifier les volumes de déchets lui revenant. Cela représenterait environ 6 000 tonnes, dont 1 500 tonnes sous-traitées. Chez ERP Recycling, après audit documentaire réalisé à partir des données de prestataires, on évalue le gisement à environ 200 tonnes. Ecologic situerait son flux à environ 6 000 tonnes en sous-traitance. Et le reste ? Faut-il imaginer une sous-estimation des tonnages de certains éco-organismes, sachant qu'ils représentent plus de 70 % du marché ou bien envisager la présence de flux non tracés ? Les éco-organismes attendent maintenant le feu vert du liquidateur, pour mettre en route la procédure d'enlèvement. Pour Richard Toffolet, chez Eco-systèmes, le plus difficile est de trouver les débouchés. À l'époque de MBM, le gisement était censé être valorisé vers une filière brésilienne. Or les déchets finissaient soit en décharge, soit envoyés au Brésil sans respecter les règles administratives sur le statut de déchet. Aujourd'hui deux pistes sont à l'étude : l'une en Hollande avec l'entreprise Jansen autorisée à incorporer du verre au plomb dans ses granulats TP, l'autre en France pour intégrer le calcin dans des matériaux de construction. Un site d'exploitation pourrait voir le jour avant 2017.