Huit organisations* s'engagent dans une action concertée qui doit conduire à favoriser des pratiques sectorielles répondant aux exigences fixées par la Directive européenne de réemployer et recycler les déchets du BTP à hauteur de 70 % en 2020. Ils sont rejoints dans cette action par des administrations et des entreprises. Une dizaine de chantiers tests vont être lancés avec le soutien de l'Ademe, afin d'en tirer un certain nombre d'enseignements, parmi lesquels les freins et les leviers. Quatre groupes de travail formés au sein de Démoclés avec des acteurs de terrain pourront en déduire des recommandations techniques et des préconisations quant à la formation des conducteurs de chantiers et des opérateurs de la dépose. Nous ne serions qu'à quelque 60 % de déchets du second œuvre recyclés, taux indicatif. Mais, en tout état de cause, il reste du chemin à parcourir. « Nous sommes maintenant dans le temps de l'action collective », se félicite Patricia Blanc, directrice de la prévention des risques au cours de la présentation de Démoclés.
Le plan déchets
Elle a évoqué le projet de loi sur la transition énergétique qui comporte un volet consacré aux déchets. Le texte s'est enrichi d'un aspect logistique inverse à savoir que les professionnels pourraient rapporter leurs déchets auprès des distributeurs. Dans le cadre du Plan déchets, Patricia Blanc a fait référence à la démarche en cours de la sortie du statut déchets des granulats et à préciser que cela pouvait s'appliquer à d'autres catégories. Les marchés publics sont un facteur d'entraînement que le ministère de l'Écologie tient à impliquer. La directrice de la DGPR a également confirmé le renforcement des contrôles par la puissance publique des filières illégales. Hervé Grimaud que nous connaissons comme directeur général de Récylum (organisme qui intervient sur le recyclage des équipements électriques et électroniques du bâtiment), coordonne de cette action collective et en présente les enjeux. « Les opérateurs de la démolition n'ont pas toujours conscience de leurs responsabilités », constate-t-il. Il est nécessaire, dans un premier temps de définir un langage commun, d'identifier et de qualifier le gisement. Le recyclage des déchets de second œuvre (environ 10 millions de tonnes annuelles) pourrait générer la création de quelque 10 000 emplois et la valorisation de 10 Mt de matériaux divers. Les résultats de l'action engagée et les recommandations sont attendus fin 2015.