Avec le nouveau centre de tri des Vosges, Vauché obtient une référence majeure d'ensem­ blier. Grâce à la plateforme inaugurée par Suez Environ­ nement en avril à Épinal, la PME a démontré sa capa­ cité à présenter une offre intégrée dans des délais et un espace limités. « Nous avons consacré cinq mille cinq cents heures à l'ingénierie pour préparer l'opération. Elle a relevé trois défis : la compacité d'un site où chaque centimètre compte, un temps de montage de trois mois et demi, et un démarrage dès les installations mises en place », expose Stéphane Vauché. Succédant à une installation détruite par un incendie, le centre de tri interdéparte­ mental avait besoin de trai­ ter d'emblée les JRM et emballages ménagers qui représentent 30 000 tonnes par an collectées auprès de 750 000 habitants, et valo­ risées en matière à 85 %, en quasi­totalité localement. D'une capacité de 12 tonnes par heure en pointe, la ligne représente près de 5 millions d'euros, sur un investisse­ ment total de 9 millions. Elle assure une séparation méca­ nique en quatre granulomé­ tries (0 à 60 mm, 60­250, 250­350 et au­delà). Fabriquer français Vauché a fabriqué tous les convoyeurs et silos, les deux trommels de 10 mètres de long et les équipements de sépara­ tion balistique. Il a équipé le reste du site par appel à parte­ naires, avec Matthiessen pour l'ouvre­sacs de 30 m3 , Pellenc pour les cinq machines de tri optique, Andrin pour les cou­ rants de Foucault, Bollegraaf et Bretagne Hydraulique pour, respectivement, une nouvelle presse à balles et à paquets. Épinal figure dans la liste des projets concrétisés au prin­ temps, avec le centre en régie du syndicat Valor'Aisne à Saint­ Quentin, équipé de fonds mou­ vants alternatifs, et le centre de tri Suez Environnement de l'agglomération de Poitiers. Né il y a plus de 150 ans, Vauché s'est d'abord spécia­ lisé dans la chaudronnerie. Il s'est réorienté vers le trai­ tement des déchets après un premier contrat en 1981 à Liège. « Les installations liées à la collecte sélective constituent notre activité historique, c'est là que nous cumulons le plus de références. Mais nous avons ajouté d'autres points forts : prétraitement et prétri des OM, traitement des mâchefers, process de compostage. Nous nous positionnons aussi sur la méthanisation, pour des installations de taille moyenne », décrit Stéphane Vauché. « L'atout dont nous sommes le plus fier, c'est la fabrication française. Nous sommes “intégrés” : nos ateliers côtoient le bureau d'études », ajoute­t­il. Basée à Sedan, la PME de 50 salariés réalise 18 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel, dont 50 % à l'étranger. Elle compte une filiale en Italie, en Pologne et, depuis 2014, au Brésil, mais s'est retirée de la Roumanie. Ses contrats la conduisent en Scandinavie. Et, depuis quelques années, au Moyen­Orient : « Nous ne prospectons pas en direct, nous y sommes emmenés par nos clients français », souligne Stéphane Vauché. n