LE CONSTAT Des déchets potentiellement riches
Les ordures ménagères résiduelles, même après le tri sélectif réalisé par les 310 000 habitants des communautés d'agglomération du Douaisis, de Hénin-Carvin et d'une partie de la communauté de communes Osartis-Marquion, recèlent encore un fort potentiel de matières et d'énergie.
L'OBJECTIF Une production de matières et d'énergie
Le Symevad, qui regroupe 82 communes du Nord et du Pas-de - Calais, mène depuis 2010 un ambitieux programme de renouvellement des outils pour le traitement et la valorisation des déchets ménagers du territoire. L'unité Tri Valorisation Matières et Énergies (TVME) est l'outil le plus représentatif de sa politique. Elle est conçue pour extraire des déchets résiduels : du biométhane – à injecter dans le réseau de gaz de ville – des produits recyclables dans des process industriels (métaux) ou des travaux publics (matériaux inertes), et des combustibles solides de récupération (CSR) destinés à alimenter en énergie des cimentiers locaux.
LES ACTIONS Une usine pour optimiser l'exploitation du gisement
Ici, on ne parle plus d'usine de traitement de déchets, mais d'une unité de production de matières premières secondaires. La technologie choisie, inédite en France, s'inspire d'une usine allemande qui fonctionne depuis 2006. Le tri des déchets est entièrement automatisé, sans contact direct avec les agents. La fraction organique, additionnée d'eau, est malaxée deux jours puis pressée. Le jus est méthanisé et la partie solide séchée est transformée en CSR. Les fractions inertes et métalliques sont également valorisées en tant que matières premières « secondaires ». Le projet a bénéficié de 8 millions d'euros de subventions (Ademe et Feder), pour un coût total de 53 millions d'euros HT.
LES RÉSULTATS Les premiers déchets traités début mai 2015
Le groupe TIRU, filiale d'EDF, associé à Ramery Bâtiment, a conçu et construit l'unité à proximité de la plateforme multimodale de Dourges (62), sur l'emplacement d'un incinérateur. L'exploitation est assurée par TIRU et Ramery Environnement. Tous les contrats de reprise des sous-produits sont finalisés avec les partenaires industriels.
LES PERSPECTIVES 100 000 tonnes de déchets traités par an
La mise en service industrielle est prévue en août 2015, après une montée en puissance progressive sur trois mois, puis une phase de validation des performances en conditions réelles. Le coût du traitement est estimé à 95 €/t de déchets, (ce qui est compétitif par rapport à l'enfouissement ou l'incinération). •