LE CONSTAT Un fort potentiel de valorisation matière
Près de 50 000 tonnes de boues d'usinage composées à 60 % de micro-copeaux métalliques sont produites chaque année par les entreprises de la mécanique réparties sur tout le territoire. En 2012, seuls 20 % du gisement métallique qu'elles contiennent étaient valorisés dans les cimenteries, aciéries et fonderies. L'élimination des boues représente par ailleurs un coût non négligeable pour les industries de la mécanique.
L'OBJECTIF Créer une filière pour mieux valoriser le métal résiduel
Le projet Valbom, financé par l'Ademe et le Feder, labellisé par les pôles de compétitivité Viaméca et Team2 , a réuni SFH, Defontaine Group, SKF France, ArcelorMittal, SNF Floerger, NTN-SNR, le CTIF et le Centre technique des industries mécaniques (Cetim).
« Mené de septembre 2012 à mars 2015, il avait pour but de garantir la traçabilité des briquettes à valoriser, de développer des technologies de brique-tage, et de définir des modèles économiques et organisationnels pertinents. Le gisement étant très diffus, nous visons à terme 80 % de valorisation des résidus métalliques », explique Jérôme Ribeyron, coordonnateur du projet au Cetim.
LES ACTIONS Obtenir un produit fiable et durable
La démarche, innovante, a consisté à coupler faisabilité technologique (essais de briquetage des boues et de fusion des briquettes en aciéries et fonderies), analyse environnementale et étude des scénarios d'usage et modèles économiques et organisationnels.
LES RÉSULTATS Des briquettes traçables et de qualité
Arrivé à terme début 2015, le projet a permis de structurer une filière pérenne de valorisation métallurgique des boues d'usinage, sous forme de briquettes. Composées de micro-copeaux compactés contenant 80 à 90 % d'un même métal, les briquettes bénéficient d'une traçabilité et d'une qualité garanties. La mesure de rejets sur site et l'analyse en cycle de vie comparative montrent que la fabrication et l'utilisation de briquettes n'ont pas d'impact sur l'environnement au regard des pratiques existantes. Des modèles économiques et organisationnels pertinents ont été définis, qui ont débouché d'ores et déjà sur une phase d'industrialisation pour ce qui concerne les gros gisements, certains mécaniciens s'équipant de briqueteuse.
LES PERSPECTIVES Des contrats à venir
Des contrats entre de gros producteurs de l'industrie mécanique et des utilisateurs de la pyrométal-lurgie sont en cours de concrétisation. Dans le but de répondre aux besoins de valorisation des faibles gisements de boues d'usinage, des études complémentaires seront réalisées pour le déploiement de la filière sur les territoires concernés, en s'appuyant sur les opportunités de mise en œuvre de nouveaux business model par des offres produits/services. Des travaux normatifs pour intégrer les briquettes dans le référentiel européen sur les ferrailles devraient aboutir début 2016. •