Le tri des matériaux est une étape clé dans les processus de valorisation. Et les séparateurs sont désormais présents dans presque toutes les filières : des centres de tri des déchets ménagers aux installations de traitement des DIB et des déchets de chantiers qui peu à peu s'équipent, en passant par les unités de traitement des VHU et/ou des DEEE, où le tri des produits postbroyage se veut de plus en plus poussé. En outre, les matériels ne manquent pas ! Variée et étoffée, la famille des séparateurs comprend différents types d'outils, dont les équipements mécaniques. Cette catégorie regroupe les trommels, les cribles balistiques et aérauliques, les séparateurs à disques et ceux à étoiles. Pour séparer les produits, ils font appel à des critères de taille, de poids, de forme, et de densité. Complémentaires des premiers, les machines de tri optique, avec leurs capteurs, caméras et buses d'éjection, ont fait leur entrée dans le domaine des déchets ménagers dans les années 1990, et ont gagné depuis différents univers. Elles se fondent sur des technologies plus sophistiquées : la vision, la spectrométrie proche infrarouge (NIR), le moyen infrarouge (MIR), les rayons X et le laser. Ces trieurs optiques, que les concepteurs et fabricants combinent pour accroître les performances de leurs machines, parviennent à séparer des produits de nature très proche, les différentes résines de plastiques des emballages issus de la collecte des déchets des ménages en particulier. Ils servent également à éliminer les « contaminants » d'un flux de produits pour en accroître la pureté en sortie, ou envoyer les refus de tri à l'enfouisse-ment dans le respect de la réglementation en vigueur. La famille serait incomplète sans les indispensables séparateurs magnétiques, overbands et tambours, qui permettent d'extraire les métaux ferreux des flux en mélange, tandis que les courants de Foucault s'activent pour éjecter les non-ferreux. Un tri plus fin À ces méthodes dites « à sec », il faudrait ajouter les techniques de séparation à eau, par coupure densimétrique, flottation, flottaison, qui elles aussi ont largement fait leurs preuves. Enfin, n'oublions pas les opérations de tri manuel qui, en dépit de la multiplication des outils sur les lignes de tri, s'avèrent toujours indispensables, en fin de process en particulier, pour parfaire la qualité. Sur le plan des progrès techniques, les avancées se confirment dans le domaine du tri des métaux : il s'agit de pousser plus loin le tri des particules, notamment les fines dans les résidus de broyage qui contiennent encore des pourcentages plus ou moins élevés de produits métalliques (fer, cuivre, aluminium…). Les outils de nouvelle génération parviennent à faire baisser la limite basse de détection, longtemps située entre 5 et 10 mm. Le contexte réglementaire, et en particulier l'extension de la collecte séparée à tous les types de plastiques lancée par Eco-Emballages et l'Ademe, continue de stimuler l'imagination des fabricants, en particulier la délicate ques-tion du tri des films légers. « Les lignes actuelles n'étant pas adaptées à ces nouveaux formats et emballages, les pro-cess sont mis en danger par les films légers qui présentent un risque de dispersion et d'accrochage », rappelle entre autres l'ensemblier Néos, qui a récemment mis au point une solution pour protéger les équipements en aval.