Les récupérateurs souffrent. Avec le maintien des prix élevés du vierge, les plastiques à recycler auraient pu largement tirer leur épingle du jeu. Il n'en est rien. En situation de pénurie sur du PE, PP et même du PVC vierge, l'industrie consommatrice rechigne cependant à payer un peu plus cher la matière recyclée, de qualité égale. Les entreprises intégrées qui vont un peu plus loin dans le traitement que le simple tri et le broyage s'en sortent. Plusieurs entreprises allemandes et italiennes opèrent sur toute la chaîne, jusqu'à la vente de granulés régénérés, se passant des acteurs intermédiaires entre elles et le consommateur final. Dans l'emballage, de fortes inquiétudes apparaissent avec la présence croissante de PET blanc depuis un an, se substituant au PEhd des bouteilles de lait et des flacons de lessive. Au-delà de 5 % dans le gisement mélangé au PEhd, ce PET blanc peut perturber la chaîne de recyclage. À cela s'ajoutent des difficultés à se procurer du PEhd dans l'Hexagone, face à des prix d'achat allemands supérieurs de 50 à 90 euros la tonne. À l'exportation, la demande reste soutenue. La Chine semblerait même moins scrupuleuse sur la qualité de la matière. Les big bags repartent de nouveau sur le marché international. Il y aurait également beaucoup de stocks de matières en Asie, d'où la crainte chez certains professionnels d'une baisse des prix à venir. Les marchés espagnols et italiens sont à approcher avec prudence, en raison de cas avérés d'insolvabilité.