À peine 173 kg d'ordures ménagères résiduelles (OMR) par habitant et par an en Vendée : ce sont les bons résultats de Trivalis, le syndicat départemental d'études et de traitement des déchets ménagers et assimilés, au lieu de 288 kg à l'échelle nationale en 2011. Avec en corollaire, un taux record de valorisation matière de 68 %, pour 39 % en moyenne dans l'Hexagone. Quel est le secret de ces performances ? « Il y a un certain civisme des Vendéens », reconnaît Hervé Robineau, président de Trivalis. Mais aussi des efforts certains du syndicat et de ses collectivités adhérentes. De nombreuses initiatives ont été prises dans le cadre d'un plan de prévention mené entre 2009 et 2014. Il a notamment permis de créer un annuaire du réemploi, un moteur de recherche pour le tri de 700 types de rebuts sur le site internet (disponible depuis peu, via une application pour smartphone) ou encore d'organiser des actions de prévention communes avec le syndicat local d'électricité et d'eau potable, de lutte contre le gaspillage alimentaire, etc. « Les actions sont innombrables », affirme Hervé Robineau. Résultat : la production de déchets baisse. Les quelque 760 000 habitants de ce département plutôt rural mais fortement touristique ont rejeté 449 000 tonnes en 2014 au lieu de 461 000 tonnes l'année précédente. Soit une moyenne de 595 kg par habitant et par an (610 kg en 2013). Et plus de la moitié de ce volume (346 kg, en pro gression) finit dans les 70 déchèteries du département. « Elles proposent 12 filières de recyclage, et 50 d'entre elles acceptent déjà les déchets d'éléments d'ameublement. Ainsi, 8 500 tonnes de vieux meubles ont été détournées du tout-venant, pour 1 700 en 2013 », souligne Hervé Robineau. Trivalis accompagne ce mouvement d'une politique de labellisation et d'une qualité d'accueil soignée. « Nos agents valoristes sont essentiels pour éviter les erreurs de tri en haut des quais. » Et près de la moitié des déchèteries font payer leur accès aux professionnels. Une action forte a également été menée sur les déchets verts et les biodéchets, avec la distribution de 88 000  composteurs individuels, et le déploiement de pavillons de compostage collectifs. Les gérants de campings ont aussi été sensibilisés. Pour la zone littorale, deux unités de tri mécano-biologique et de compostage pour les OMR absorbent les rejets des touristes, qui représentent l'équivalent de 100 000 habitants. Mais surtout, plus de la moitié des collectivités ont recours à la redevance incitative. Avec comme résultat, une production d'ordures ménagères résiduelles de 130 kg par habitant et par an. « Sur la côte, la production d'OMR est de 230 kg par habitant et par an. Le prochain défi est donc de mettre en place une redevance incitative dans une ville côtière, et le Pays de Saint-Gilles sera le premier à se lancer en 2017 », explique Hervé Robineau. Malgré tous ces efforts, les performances commencent à plafonner. Pour aller plus loin, le syndicat mise sur la relance du tri des textiles et la distribution de 1 200 poules en 2015. Et dès 2017, un nouveau centre de tri de collecte sélective devrait être opérationnel. D'une capacité de 40 000 tonnes par an, il remplacera quatre petites unités (de 4 000 à 9 000 tonnes par an), plutôt manuelles, et permettra à Trivalis d'être candidat à l'extension des consignes de tri de tous les plastiques d'Eco-Emballages. « Entre la redevance incitative, cette nouvelle unité et la valorisation énergétique du tout-venant de déchèteries, nous espérons descendre entre 133 et 143 kg d'OMR par habitant et par an d'ici quatre à cinq ans », ambitionne Hervé Robineau. l