Le marché du recyclage du bois s'est amélioré en 2014. Les volumes gérés par les entreprises spécialisées dans la collecte et la préparation des bois de recyclage ont ainsi progressé de 1,5 % pour atteindre 6,6 Mt, dont deux tiers proviennent des déchets produits par les ménages, les collectivités et le secteur du bâtiment. La filière emballages, englobant notamment les palettes, fournit quant à elle 900 000 t. Les recycleurs de palettes ont vu transiter 105 millions d'unités en 2014, dont 10 % ont pris la direction des filières de valorisation (matière ou énergie), le reste étant réparé ou remis sur le marché en l'état. La valorisation matière demeure majoritaire dans le domaine du bois avec 3,8 Mt (58 %). Les industriels du panneau absorbent toujours la majorité des volumes : près de 35 % du gisement total de bois collecté prend la direction de l'industrie du panneau de particules, soit 2,3 Mt. Les panneautiers français en consomment un peu moins de la moitié ; l'export, notamment vers l'Italie, demeurant légèrement majoritaire avec 52 % des volumes commercialisés.
En 2014, les activités liées à la collecte et à la valorisation des bois de recyclage ont été moins soumises aux difficultés de production des fabricants de panneaux. De plus, elles ont profité de la forte demande exercée par la filière bois-énergie sur les matières concurrentes, produits forestiers et connexes de scieries, pour afficher des prix compétitifs et se replacer dans un environnement concurrentiel sur le marché du panneau. Le chiffre d'affaires de la branche bois est à 317 M€.
La SDD marque un tournant
Le marché du bois de recyclage est en pleine évolution. La collecte et la valorisation de tous les bois présents dans les déchets, notamment dans ceux du BTP, doivent se développer. L'année 2014 a été marquée par l'aboutissement de la démarche de sortie du statut de déchet des bois de recyclage, concrétisé par la publication de l'arrêté du 29 juillet 2014 stipulant les conditions d'entrée des broyats d'emballages en bois dans la catégorie des combustibles biomasse. Ce changement de statut impose certaines évolutions aux entreprises collectant du bois, qui peuvent avoir un coût financier important : plus d'espace sur les sites, de manipulations et des formations à prévoir pour les personnels.
Concernant l'évolution des prix, il est encore un peu tôt pour mesurer l'impact de la SSD. D'autant que l'hiver a tardé à s'installer et que la demande de bois énergie a été moins soutenue.
Autre information notable l'an dernier : le premier exercice complet des filières REP déchets d'ameublement (DEA), dont le recyclage du bois constitue l'enjeu majeur. Les volumes traités restent modestes au regard du gisement total des bois de recyclage, mais environ 75 000 t de bois ont été recyclés l'an dernier, majoritairement vers l'industrie du panneau. Début 2015, les carnets de commandes étaient plutôt bons pour les entreprises spécialisées dans le recyclage du bois. Mais les principaux débouchés des panneaux de particules (ameublement, agencement, construction) sont fortement touchés par la crise, et des ralentissements de production pourraient s'opérer dans les prochains mois. Sur le marché de la palette, bel exemple d'économie circulaire, la situation économique pourrait aussi pénaliser les entreprises de recyclage. On constate notamment un basculement de certains clients vers la palette Europe d'occasion, pour des raisons économiques, avec pour conséquence un vieillissement progressif du parc, donc une baisse de l'offre, car les palettes ne sont pas réparables à l'infini. L'avenir dira si la SSD des bois d'emballages et la filière bois-énergie compensent cette situation. n