Rouler à l'huile végétale pure (HVP), c'est bon pour l'économie locale. Certes, pour la collectivité, l'HVP revient légèrement plus cher que le gazole, notamment parce qu'il est taxé comme un produit pétrolier et non comme un produit agricole. Mais c'est un moyen idéal de favoriser les filières agricoles locales, en assurant aux agriculteurs un débouché à prix fixe pour leurs céréales. Ainsi, la communauté de communes du Grand-Villeneuvois vient d'étendre l'expérience à vingt-quatre véhicules, après un essai de six ans sur neuf utilitaires. Pour tous sauf un, l'HVP est mélangé à hauteur de 30 % au gazole, ce qui ne nécessite pas de modifier les moteurs.
Le surcoût varie selon le prix du gazole et le cours des céréales. « Jusque récemment, le coût de l'HPV était équivalent à celui du gazole. Ce dernier ayant baissé, nous avons aujourd'hui un léger surcoût ; nous payons notre HVP 1,40 euro le litre, taxes comprises », constate Marie-Line Popineau, directrice du service cadre de vie à la communauté de communes du Grand-Villeneuvois. À comparer au 1,35 euro en moyenne le litre de gazole, début septembre. Le surcoût reste donc très acceptable, de 1500 à 2000 euros par an. Les avantages, eux, sont très nets : « Nous consommons 35 000 litres par an, au prix de 0,88 euro le litre hors taxe, indique Marie-Line Popineau. Ce sont ainsi plus de 30 000 euros qui sont directement investis sur notre territoire. » Certes, lorsque le prix des céréales est élevé, comme c'est le cas actuellement, cette manne de la collectivité est moins nécessaire. Cependant, les agriculteurs apprécient d'avoir un débouché à long terme, à prix fixes, indépendants du cours des céréales.
Côté technique, l'HVP est simple d'utilisation, à condition de respecter certaines règles, car ce carburant se fige à basse température. Il faut donc le stocker à l'abri du froid. L'avantage environnemental est évident : selon les chiffres de l'Ademe sur le cycle de vie des carburants, chaque litre d'HVP émet 0,29 kg d'équivalent CO2, contre 0,80 pour le gazole. Le Grand-Villeneuvois va ainsi économiser 9 tonnes d'équivalent CO2 par an avec ses vingt-quatre nouveaux véhicules roulant à l'HVP.