Le titre de cet éditorial peut vous paraître quelque peu singulier, voire familier. Peut-être vous demandez-vous aussi si nous n'avons pas perdu la tête pour souhaiter ainsi un joyeux anniversaire à l'un de nos proches que vous ne connaissez même pas... Pourtant, ce Gaston, vous le connaissez aussi, même si à la faveur de l'élection présidentielle et de sa campagne, beaucoup semblent avoir totalement oublié de célébrer ses trente ans.
Bien entendu, vous savez que nous faisons référence à la loi Gaston Defferre du 2 mars 1982, l'Acte I de la décentralisation que François Mitterrand définissait comme « la plus grande réforme institutionnelle dans l'équilibre de la France depuis le début du siècle. »
La loi relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions a profondément transformé le paysage économique et politique français. Elle a donné aux communes, départements et régions la liberté de s'administrer librement par des conseils élus, instauré l'obligation d'équilibre budgétaire, une « règle d'or » avec quelques années d'avance, et conféré aux Chambres régionales des comptes le pouvoir de contrôle.
Mais aujourd'hui, que reste-t-il de ce premier Acte après les réformes qui ont suivi ? Quels sont les résultats de l'Acte II mené en 2003 et 2005 et ceux des mesures adoptées en 2010 ?
Tandis que nous réfléchissions à cet éditorial, un livre est parvenu à la rédaction du Journal des Communes Durables : Il y a trente ans, l'acte I de la décentralisation ou l'histoire d'une révolution tranquille (Berger-Levrault) d'Eric Guily qui fut conseiller de Gaston Defferre de mai 1981 à novembre 1982, puis directeur de la DGCL. Un ouvrage passionnant sur les coulisses de cette « révolution tranquille », mais aussi un regard critique 30 ans après et qui vaut mieux que tous les éditoriaux ! Et après l'avoir lu, pourquoi ne pas vous rendre à Autun (Saône-et-Loire) où la municipalité a procédé, le vendredi 2 mars, à l'inauguration de la rue de la Décentralisation ?!