Le Journal des Communes Durables : Quelles différences existe-t-il entre la vidéosurveillance et la vidéoprotection ?
Luc Strehaiano : Cette nouvelle appellation - vidéoprotection - se veut plus en rapport avec la finalité des dispositifs de caméras installées sur la voie publique : protéger les « honnêtes gens », c'est-à-dire la très grande majorité de nos concitoyens plutôt que de surveiller les malfaisants. Ces termes, l'un comme l'autre, correspondent à une appellation générale qui recouvre des dispositifs plus ou moins élaborés de surveillance de l'espace public allant du simple enregistrement aux systèmes interactifs en temps réels. Certains préfèrent même utiliser le terme de vidéotranquillité. Mais, finalement, ces mots peuvent être considérés comme des synonymes.
JCD : Quels enjeux vont être présentés lors de l'atelier vidéprotection ?
L.S. : L'enjeu fondamental de cette rencontre est de montrer que cet outil peut être très performant mais qu'il ne doit pas être considéré comme une fin en soi. Il est un des éléments d'une politique efficace mais reste, naturellement, très lié à tous les autres. Comme le disait souvent - non sans bon sens - mon prédécesseur à la présidence de la Commission nationale de la vidéoprotection : « on n'a jamais vu une caméra descendre de son mat et, avec ses petits bras musclés, appréhender un malfaisant ». Non, pas elle à proprement parler. Mais que cette technologie y contribue directement ou indirectement, nous en avons des preuves chaque jour.
Les élus locaux l'affirment avec moi : il n'est de tranquillité de vie sans sécurité assurée. Cette tranquillité de vie est due à toutes et à tous, elle est un droit sur chaque parcelle de nos territoires. C'est dans cet esprit que nous nous appliquons au quotidien à assumer nos responsabilités dans la coproduction de tranquillité publique. À l'évidence, cette démarche est partenariale et nécessite d'abord la compréhension puis l'adhésion de tous.