L'annonce de la disparition des ZDE nous satisfait, car cela supprimera une occasion pour les opposants de déposer des recours qui nous font perdre un an et demi dans le montage d'un projet. En effet, tout recours contre une ZDE entraînait la suspension des permis de construire éoliens déposés. De plus, les ZDE étaient devenues redondantes avec les schémas régionaux climat-air-énergie (SRCAE) institués par la loi Grenelle 2. Ces schémas définissent aussi des zones propices au développement de l'éolien. À l'origine, les ZDE ont été pensées pour favoriser cette énergie. Elles ont fini par être un frein, car elles sont systématiquement attaquées. Reste qu'au-delà de l'annonce faite lors de la Conférence environnementale, il faut trouver un véhicule législatif pour traduire la promesse en acte. Il y a urgence, car l'année 2012 va se conclure sur une puissance éolienne installée d'à peine 700 MW, alors qu'il en faudrait 1 200 à 1 300 pour être en phase avec le Grenelle.
La suppression annoncée des ZDE fait peser un risque de mitage supplémentaire du paysage. En effet, cela va faciliter les implantations d'éoliennes en toute disharmonie, et donc artificialiser davantage le territoire. Rappelons que les paysages de France s'artificialisent de manière galopante, à raison de la surface d'un département tous les sept à huit ans ! L'éolien y participe de façon d'autant plus sournoise qu'il s'implante précisément là où la nature a encore tous ses droits : crêtes montagneuses, plateaux dépeuplés, etc. Et les machines sont de plus en plus grandes. Nous reconnaissons qu'il y a nécessité d'amorcer une transition énergétique, mais nous souhaitons commencer par le gaspillage de consommation, avant de parler production d'énergie. Sur ce point, l'urgence réside dans le bâtiment. Une fois ce chantier réglé, on peut envisager des énergies renouvelables, mais aux endroits déjà artificialisés. Ainsi, le photovoltaïque a vocation à se déployer sur les surfaces bâties.