Selon l'Observatoire de la propreté urbaine de l'Association des Villes pour la propreté (AVPU), les mégots sont, après les papiers d'emballages, la salissure la plus importante des villes. Ils sont d'autant plus problématiques que l'interdiction de fumer dans les lieux publics les a vus se répandre dans les rues. « De multiples sites sont concernés, indique l'AVPU. Terrasses de restaurants ou de café, entrée des entreprises, des équipements publics, des établissements scolaires… De plus, les jardinières qui ont vocation à embellir l'espace public sont souvent utilisées comme cendriers et les grilles d'arbres deviennent des pièges à mégots. »
Le souci des collectivités est tel que des sénateurs du groupe écologiste ont déposé, le 11 février dernier, une proposition de loi visant à créer une taxe environnementale sur les mégots à charge des fabricants de tabac et dont le taux est fixé à 0,05 centime d'euro par cigarette (www.senat.fr/leg/ppl12-345.html). Si l'on se réfère aux données de la Direction générale des douanes et des droits indirects (DGDDI) sur le nombre de cigarettes vendues en France par chaque fabricant de tabac, cette taxe pourrait rapporter environ 26,5 millions d'euros par an. Les sénateurs suggèrent en outre qu'une « partie pourrait être reversée aux collectivités locales au profit des collectivités territoriales en vue de financer des opérations destinées à la protection de l'environnement. »
Des propositions loin d'être fumeuses
L'AVPU, qui regroupe une soixantaine de collectivités a animé un club de réflexion sur cette problématique « mégots », d'où ont émergé plusieurs recommandations pour permettre aux collectivités adhérentes de mettre en œuvre un plan d'action en quatre points.
Une réglementation qui définit clairement les responsabilités : la collectivité doit disposer d'un cadre juridique (arrêté municipal) pour rappeler l'interdiction de jeter des mégots sur l'espace public et définir les responsabilités des riverains quant à l'entretien de leur pas de porte.
Des équipements spécifiques installés par la collectivité : celle-ci doit installer un réseau de cendriers publics aux abords des équipements dont elle a la responsabilité (mairie, équipements culturel, sportif…) pour inciter les fumeurs à adopter un comportement citoyen.
La responsabilité des établissements privés : la collectivité ne doit pas se substituer à la responsabilité des gestionnaires d'établissements dont les usagers ou collaborateurs souillent l'espace public de proximité ; une plus grande responsabilité de ces acteurs doit être recherchée.
La communication de sensibilisation : une communication générale doit être engagée pour inciter les fumeurs à utiliser les cendriers publics ou des cendriers de poche. Pour ce faire, l'AVPU propose à ses adhérents trois affiches pour sensibiliser, favoriser la prise de conscience et valoriser le bon comportement.
D'autre part, l'association met également à leur disposition une documentation de sensibilisation. Il s'agit tout d'abord d'un dépliant en cinq volets de la taille d'un paquet de cigarettes destiné à être distribué en y adjoignant de préférence un cendrier de poche que l'association propose également. La signalétique de jardinière a, quant à elle, vocation à être installée dans les jardinières de la ville pour rappeler que le mobilier urbain n'a pas vocation à récupérer les mégots.