Les Français n'ont jamais été aussi nombreux à écouter la radio ! Sur la période de septembre à octobre dernier, l'audience de ce média a atteint un record historique avec près de 43,5 millions d'auditeurs chaque jour (soit un million d'auditeurs de plus qu'un an plus tôt). La durée moyenne d'écoute s'élève à deux heures et 53 minutes du lundi au vendredi, et deux heures 30 le week-end. Un succès boosté par internet et les téléphones portables qui permettent plus que jamais à la radio de jouer son rôle de média d'accompagnement : dans le bus, dans la rue ou au boulot, on écoute de plus en plus la radio via smartphone, tablettes ou sur son PC. Logique, dès lors, que les professionnels de la communication s'intéressent de très près à ce canal d'information : si les personnels écoutent la radio en travaillant, autant qu'ils écoutent une radio institutionnelle ! Ce d'autant que le journal interne n'est plus aussi lu qu'autrefois. La radio d'entreprise se positionne donc comme un média interne de complément – ce d'autant qu'il se révèle plutôt abordable. Média facile d'accès, qui permet de toucher des publics éparpillés sur le plan géographique, la radio a déjà séduit de nombreuses entreprises, qui produisent et diffusent auprès de leurs salariés flashs ou émissions évoquant la vie de leur société. La première à franchir le pas fut la SNCF, en 2002. De nombreuses autres ont suivi : à l'exemple du groupe L'Oréal (qui a créé Myradio), du Groupe Intermarché (avec Fréquence Mousquetaire), de BNP-Paribas, Renault Trucks, la Société générale, ou encore Vinci Park qui, le 26 février 2009, lançait Radio26 (chaque 26 du mois, les 5 000 collaborateurs de l'entreprise peuvent écouter une émission accessible via l'intranet de l'entreprise, ou depuis un téléphone fixe ou portable - elle reste disponible en différé durant un mois). Au sein des laboratoires Pierre Fabre, ce sont les visiteurs médicaux qui sont ciblés : chaque lundi matin, l'entreprise diffuse un flash de quatre minutes visant à faire le point sur l'actualité d'entreprise - une occasion unique de toucher cette population constamment sur les routes. Une technologie en progrès constants Et le phénomène ne cesse de prendre de l'importance. « La radio connaît un véritable engouement car c'est un vecteur de communication doté d'atouts très intéressants », observe Anne-Marie de Couvreur-Mondet, PDG de Mediameeting. Cette entreprise, créée à Toulouse en 2004, propose des solutions clefs en main aux entreprises mais aussi aux collectivités. « L'outil bénéficie des récents progrès technologiques – comme le développement du numérique, la possibilité de diffusion en direct et en streaming sur Internet. Il est facile d'accès et permet d'attirer les salariés ayant peu de goût pour l'écrit », poursuit Anne-Marie de Couvreur-Mon-det. « La diffusion d'un journal parlé, de flash info, de musiques choisies par les membres du personnel, entre autres, permet d'impliquer le personnel dans la création de la communication interne. La radio est un média fréquemment écouté dans les bureaux, les ateliers, les voitures. Il est passif : le travailleur ne doit pas s'arrêter de travailler pour l'écouter. Il est réactif : on peut donner la parole à un membre de la direction ou du personnel rapidement via un appel téléphonique. Il est multiple : la radio permet d'informer tous les membres du personnel en même temps et qu'importe l'endroit. » Le Val d'Oise joue les pionniers Après les entreprises, au tour des collectivités territoriales de plonger dans l'aventure radiophonique. Parmi les pionniers, le Conseil général du Val d'Oise, qui a lancé en septembre dernier « Fréquence Val d'Oise », un programme de radio mensuel dédié aux près de 4 000 agents du département. « Si un quart d'entre eux sont regroupés sur deux sites principaux, la plupart sont répartis sur l'ensemble du département, sur 250 sites différents. Nos agents exercent plus de 130 métiers différents. Et nombre d'entre eux sont, de par leurs métiers, peu voire pas équipés en informatique », indique Cédric Roué, chef du service communication interne du Conseil général du Val d'Oise. Variété de métiers, éparpillement géographique, fracture numérique : avec ces trois critères, pas facile de faire passer les messages. « Nous avions déjà un certain nombre d'outils de communication, comme le journal interne mensuel, l'intranet, des mailings, ainsi que des actions événementielles. Mais nous souhaitions trouver un moyen innovant pour démultiplier nos informations auprès de tous nos agents, avec toujours comme objectif premier de mettre en lumière le travail des équipes… et recréer du lien entre nos agents », poursuit Cédric Roué. Outre le média en tant que tel, le dispositif de diffusion est également innovant. Afin de toucher les nombreux agents n'étant pas familiers de l'intranet et des outils informatiques, un Serveur Vocal Interactif permet de démocratiser l'information en la rendant accessible au plus grand nombre. Un coût raisonnable D'où l'idée de la radio. Créée par Mediameeting, leader français des radios d'entreprises et de collectivités, « Fréquence Val d'Oise – l'info 100 % CG, 100 % audio » a pris la forme d'une émission mensuelle de 12 à 15 minutes. Au programme de chaque édition, diffusée chaque milieu de mois (en alternance avec le journal print, distribué le 1er) : quatre rubriques qui font la part belle aux témoignages. Un journaliste de Mediameeting réalise les entretiens, selon un angle prédéfini avec le service communication interne. « Le programme est apprécié par les agents, heureux de se découvrir à travers les reportages. Il nous a fallu un peu de temps pour le déterminer : trois numéros ont été réalisés avant l'été pour tester l'adhésion à ce nouveau média interne, en préciser le ton, mais aussi le contenu de l'émission, qui était dans un premier temps trop institutionnel et pointu. Aujourd'hui, nous sommes satisfaits du fond et de la forme de l'émission ; nous allons simplement revoir la durée du programme à la baisse dès ce mois de janvier, car le temps d'écoute active se situe plutôt entre 8 et 10 minutes qu'entre 12 et 15 », précise Cédric Roué, qui se réjouit également du coût raisonnable du projet. « Le coût de ce journal radio, diffusion incluse, est le même que notre journal print. La radio est bien plus accessible sur le plan financier et moins contraignante sur le plan technique que la vidéo. C'est un média chaleureux, qui rend accessible tout discours, de manière très pédagogique et synthétique. Dernier atout, le planning : chaque émission peut être bouclée et diffusée en sept ou huit jours. » L'approche innovante et multicanale de ce dispositif de communication interne a valu à « Fréquence Val d'Oise » une nomination au dernier Grand Prix du Forum Cap'Com (qui s'est déroulé à Montpellier en décembre), dans la catégorie « communication interne ». n