Perchée à 1 200 mètres d’altitude dans les paysages escarpés du sud-est du département, la commune de Saint-Paul-de-Tartas (Haute-Loire) engage en juin 2025 la dernière phase d’un ambitieux programme de rénovation de ses réseaux d’eau potable, d’assainissement, d’éclairage public et d’électricité. Une entreprise d’envergure pour ce village de montagne de 215 habitants, triplement peuplé en période estivale, qui démontre que dynamisme rural et transition écologique peuvent aller de pair.
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Une première phase décisive
Dès 2021, les premiers chantiers sont lancés. En trois ans, ce sont 11 kilomètres de réseau d’eau potable qui sont remplacés, avec l’interconnexion stratégique des captages de Fagette et des Uffernets. Parallèlement, les réseaux secs (électricité, télécommunications, éclairage public) sont enfouis dans les quatre villages de La Villette, Fourmagne, Chaussadis et La Fagette.
Cette interconnexion a permis de sécuriser la ressource en eau, de réduire la teneur en nitrates et de garantir un approvisionnement constant, même en période de stress hydrique. Une résilience bienvenue, notamment lors de la sécheresse de 2022 qui a contraint la commune à faire acheminer 224 000 litres d’eau par citernes.
Le coût de cette première phase s’élève à 904 664 € HT, financée à 48 % par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et le Département de la Haute-Loire, dans le cadre de France Relance. Des entreprises locales comme Sovetra, C-Faurie TP ou Eyraud & Fils ont été mobilisées.
Cap sur 2027
La deuxième et ultime phase du projet, qui débutera en juin 2025, se concentrera sur le bourg de Saint-Paul-de-Tartas et le hameau des Uffernets. Elle comprendra :
- 13 km de canalisations d’eau potable à remplacer;
- 10 km de collecteurs d’assainissement à rénover;
- La réhabilitation des lagunes;
- L’installation de six bornes incendie aux normes.
Objectif : atteindre un rendement réseau de 100 % à l’horizon 2027. Le coût global de cette phase s’élève à 4,26 millions d’euros HT, répartis entre les volets Eau potable (1,32 M€), Assainissement (1,23 M€), Eaux pluviales (1,29 M€) et Génie civil (414 485 €). Ces montants sont largement subventionnés par l’Agence de l’eau, le Département et l’État, afin de contenir les coûts pour les abonnés (1,30 €/m³, 60 € d’abonnement annuel).
L’innovation au service de la ruralité
Au-delà de la seule rénovation, la commune a fait le pari de l’innovation :
- Télégestion et télésurveillance des réseaux
- Traitement des nitrates et désinfection bactériologique
- Modernisation de l’éclairage public par LED
Le remplacement des 144 anciennes lampes par des luminaires LED a permis une réduction d’au moins 30 % de la consommation électrique, tout en valorisant le cadre de vie des villages. Menés en coordination avec les travaux d’enfouissement des réseaux, ces aménagements ont permis d’optimiser les coûts et de réduire les nuisances pour les riverains. Le coût de cette rénovation énergétique s’élève à 73 805 € HT, financée à 64 % grâce au Syndicat Départemental d’Énergies et aux fonds européens LEADER.
« Ce projet est une fierté pour notre commune et un modèle pour les territoires ruraux. Il démontre qu’avec de la volonté politique et des partenaires engagés, même une petite commune peut réaliser de grandes choses », conclut Marie-Laure Mugnier, maire de Saint-Paul-de-Tartas. Proche de zones protégées Natura 2000 et ZNIEFF, la commune inscrit ainsi son développement dans une logique de long terme, conciliant résilience environnementale et maîtrise budgétaire.