En Europe, les pollinisateurs volent de façon moins synchronisée et moins longtemps depuis 60 ans. Il s’agit de la conclusion d’une étude menée par des chercheurs du Centre d’écologie et des sciences de la conservation (Muséum national d’histoire naturelle-Centre national de recherche scientifique-Sorbonne Université). Ces résultats ont été obtenus à partir de « la plus grande base de données d’insectes pollinisateurs jamais constituée, issues de diverses sources, dont les collections du MNHN », explique l’équipe de chercheurs. « Il apparaît que les pollinisateurs volent environ 6 jours plus tôt et deux jours de moins en moyenne », alertent-ils.
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Ainsi, en France, le pic d’activité des pollinisateurs s’est décalé à début juillet, contre mi-juillet dans les années 1960. Les décalages se remarquent également entre les différentes espèces : « Les diptères (groupe des mouches) avancent beaucoup plus leur période de vol que les papillons et les coléoptères, tandis que les hyménoptères (abeilles et guêpes) sont dans la moyenne », précise l’étude. Les groupes de pollinisateurs sont donc de plus en plus isolés pendant la saison de pollinisation, « ce qui aboutit à une baisse de la diversité simultanée des pollinisateurs, notamment entre 1980 et 2016 avec une baisse allant de 3 à 9% en Europe de l’Ouest ».
Ces changements de période de vol se sont produits suite à l’augmentation brutale des températures entre 1980 et 1995. « Une menace qui vient s’ajouter au fort déclin des pollinisateurs observé ces 40 dernières années, principalement dû aux pesticides et à la destruction des habitats », s’inquiètent les chercheurs.
