Selon une récente étude publiée dans la revue Biological Conservation, la survie des récifs coralliens dépendrait d’un engagement politique d’envergure internationale.
 
Le corail pourraît disparaître d’ici une cinquantaine d’années... C’est l’un des scénarios que souhaite éviter le groupe d’experts internationaux dirigé par Jean-Pierre Gattuso, océanographe au CNRS. Dans l’étude "Designing a blueprint for coral reef survival" publiée dans la revue Biological Conservation, ces scientifiques abordent les conditions nécessaires à la survie des récifs coralliens en partant de deux scénarios d’émissions de CO2 : le pire et un scénario compatible avec l’Accord de Paris. 

Le premier cas conduirait à la « quasi-disparition des récifs coralliens d’ici 30 à 50 ans » alors que le second laisserait plus de temps à certains coraux de s’adapter. Parmi les 16 approches proposées dans la littérature scientifique, une transition énergétique massive est déterminante et constituerait le seul levier d’action envisageable à l’échelle mondiale pour limiter le déclin des récifs.

D’autres actions à l’échelle régionale ou locale comme les aires marines protégées ou encore la sélection des souches les plus adaptées aux nouvelles conditions, peuvent augmenter la capacité d’adaptation des coraux. Pour ces scientifiques, « sauver les récifs coralliens nécessite donc un engagement politique d’envergure internationale similaire à ceux déployés pour lutter contre certaines maladies »
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Une espèce en voie d’extinction ?

Les récifs coraliens constituent une importante source naturelle. Ces écosystèmes assurent la protection contre les risques de submersion et offrent de précieuses ressources pour la pêche. Pourtant les coraux figurent parmi les êtres vivants les plus menacés par le réchauffement climatique. L’accélération de ce phénomène climatique depuis les années 1980, a engendré des épisodes de blanchissement au cours desquels le corail expulse les microalgues essentielles à sa survie. Ce blanchissement prolongé peut causer la mort du corail et de l’écosystème associé.

La dernière découverte en date présenté par Nils Rädecker, scientifique au Laboratoire de géochimie biologique (LGB) de l’EPFL, révèle notamment que le corail est dans un état de stress et de manque de nutriments bien avant la production des molécules toxiques libérées par les algues qui seraient responsables de son blanchissement.

« En fonction de ce que nous avons découvert, nous pouvons être en mesure d’identifier les conditions environnementales autres que le stress thermique et relier ces informations pour savoir si le récif va blanchir ou non à l’avenir. Nous pouvons utiliser ces informations pour identifier les coraux, comme dans le golfe d’Aqaba et dans la mer Rouge, qui sont beaucoup plus résistants au blanchiment. Nous saurons ainsi quels récifs protéger à l’avenir, en connaissant ceux qui ont une meilleure chance de survivre », affirme Nils Rädecker dans l’étude.