La menace qui pèse sur la mer Méditerranée est bien réelle : plus de la moitié des agglomérations urbaines méditerranéennes de plus de 100 000 habitants ne disposent pas de stations d'épuration, 60 % d'entre elles déversant directement leurs eaux usées dans la mer.
Par ailleurs, plus de 80 % des décharges des pays de la Méditerranée méridionale et orientale ne sont pas contrôlées. D'autres déversements concernent les déchets agricoles, les eaux de ruissellement chargées d'agents pathogènes, de métaux lourds, de matières organiques polluantes, d'huiles et de substances radioactives. Sans parler des effluents industriels, du transport maritime, de la destruction des écosystèmes côtiers par des projets immobiliers.
En conséquence, l'Europe a lancé en 2006 un programme d'investissements baptisé « zones sensibles » pour la Méditerranée, avec mise en oeuvre à l'horizon 2020.
L'idée est d'associer les grands bailleurs de fonds publics, tels que la Banque européenne d'investissement (BEI) ou la Banque mondiale, et les pays donateurs, mais aussi de sélectionner les projets susceptibles d'avoir la plus grande incidence sur les niveaux de pollution en Méditerranée (pollution en aval et en amont).
La BEI va établir la liste définitive des projets financés par le programme « zones sensibles » à partir des 44 projets déjà recensés dans sept pays méditerranéens. Parmi les critères de sélection, figurent l'importance du projet pour le pays ou la région concernés, sa contribution à la réduction de la pollution, son caractère durable, la capacité de remboursement des prêts par les promoteurs et les montants requis des donateurs.