Le Laboratoire de datation des eaux souterraines ( Lades) a beau être une très petite entreprise, avec pour seul effectif sa fondatrice Virginie Vergnaud, il n'en demeure pas moins le seul laboratoire privé de France à savoir dater l'eau. La technologie de datation repose sur la mesure de traceurs atmosphériques, les CFC et le SF6. Ils imprègnent l'eau de pluie, lui conférant une signature chimique caractéristique qu'elle conserve en s'infiltrant. Les résultats d'analyse de l'eau prélevée dans l'aquifère sont comparés avec la courbe de concentration en CFC et SF6 dans l'atmosphère. Il est ainsi possible de savoir, avec une incertitude de trois à cinq ans, quel a été le temps nécessaire à l'eau pour circuler jusqu'au point de captage.
Pourquoi connaître l'âge de l'eau ? Pour évaluer l'efficacité des politiques publiques de lutte contre la pollution diffuse ; gérer la ressource en évitant la surexploitation d'une nappe ; ou aider à cartographier l'aire d'alimentation d'un captage en eau potable.
La demande liée à cette technologie, aussi maîtrisée par le BRGM, représente aujourd'hui 90 % de l'activité du Lades. Les 10 % restants viennent d'un nouveau service : l'identification de la provenance des eaux. Pour cela, l'analyse chimique reste de mise, mais les molécules recherchées sont pour la majorité des éléments traces, dont beaucoup de métaux. Ils renseignent sur les types de sol traversés par l'eau et sur les activités humaines qui ont pu la marquer avant son infiltration.
Avec cette offre plus étendue, le Lades souhaite « proposer une palette d'outils dans lesquels il sera possible de piocher pour mieux connaître sa ressource », précise Virginie Vergnaud.