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Les projets de centra les se multiplient

LA RÉDACTION, LE 1er MAI 2010
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Copenhague n'a pas déçu tout le monde. Le 2 décembre 2009, le Clean Technologie Fund (CTF), le Fond des technologies propres de la Banque mondiale, annonçait la mobilisation de plus de 750 millions de dollars pour accélérer le déploiement de centrales solaires à concentration (appelées aussi centrales héliothermodynamiques) en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Une aubaine pour les pays du Maghreb (à l'exception de la Libye), dont les programmes solaires vont enfin pouvoir sortir des tiroirs. « C'est une initiative particulièrement stratégique et significative pour ces États, a déclaré Shamshad Akhtar, le vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Elle va entraîner une diversification de la production d'énergie et promouvoir une intégration euroméditerranéenne au bénéfice de pays qui pourront tirer parti d'une des plus importantes sources d'énergie encore inexploitées. » Les différents projets envisagés éviteraient l'émission de 1,7 million de tonnes de CO2 par an dans le secteur énergétique, selon la Banque mondiale. Le plan d'investissement du CTF vise à soutenir une région dotée d'un potentiel unique pour la technologie héliothermodynamique, avec un objectif d'1 gigawatt (GW) installé, trois fois plus que la puissance actuelle dans le monde. Le CTF compte ainsi soutenir la constitution de réseaux électriques nationaux et transméditerranéen, et espère voir son apport financier multiplié par trois grâce aux investissements publics et privés. « Nous évaluons déjà l'enveloppe globale des investissements à 9 milliards de dollars », indique Pierre Convert, chargé du financement du Plan solaire méditerranéen (PSM), l'un des volets de l'Union pour la Méditerranée, qui vise pour sa part une cible de 20 GW installés d'ici à 2020. « Les bailleurs de fonds européens, dont l'Agence française de développement et la KFW allemande, ont déjà annoncé qu'ils mettraient cinq milliards de dollars à disposition des États concernés sous forme de prêts confessionnels (à taux très faibles). Nous avons aussi beaucoup de contacts réguliers avec de nombreux acteurs privés prêts à intervenir. » LE PLAN MAROCAIN DE L'ÉNERGIE SOLAIRE EDF, GDF Suez, Total, Saint-Gobain, Tecsol, Photowatt ou encore Solar Euromed ont d'ailleurs assisté, le 10 mars dernier, à la présentation du Plan marocain de l'énergie solaire (PMES) par Amina Benkhadra, ministre de l'Énergie marocaine, au ministère de Jean-Louis Borloo. Le Royaume chérifien prévoit d'installer cinq centrales solaires (la technologie, photovoltaïque ou à concentration, n'a pas encore été décidée), réparties sur des sites prioritaires, pour une puissance de 2 GW entre 2015 et 2019. Un premier appel d'offres sera lancé cette année pour construire une centrale d'une capacité de 500 MW à Ouarzazate. « Nous commencerons par l'offre de la centrale d'Ouarzazate et les autres (Aïn Beni Mathar, Boujdour, Foum el Oued et Sabkha Tah) suivront une à une, a déclaré Amina Benkhadra. Le Maroc est ouvert à toutes sortes de partenariats, du moment que les entreprises étrangères peuvent apporter de l'expertise, de la technologie et du savoir-faire. Nous cherchons à établir des partenariats publics et privés, ainsi que nationaux et étrangers. » « La démarche ambitieuse du Maroc témoigne de son engagement dans le développement des énergies renouvelables et la lutte contre le changement climatique », a souligné Jean-Louis Borloo. Il est convenu avec son homologue marocaine de mettre en place un partenariat institutionnel, technique et financier afin d'assurer le succès du PMES. Le Royaume de Mohammed VI bénéficie d'une irradiante solaire globale favorable, entre 1715 et 2050 kWh/m2/an, selon l'Observatoire méditerranéen de l'énergie. « Au Maroc, tous les ingrédients sont réunis pour un démarrage rapide, observe Pierre Convert. Le gouvernement a déjà mis sur pied un fonds de développement énergétique doté d'un milliard de dollars. S'il parvient à mobiliser des capitaux, des prêts intéressants, et offrir un tarif de rachat intéressant pour l'électricité produite par les centrales, il aura réuni toutes les conditions pour remporter le défi du solaire. » « Le Plan marocain est clairement celui qui a le plus de chance de voir le jour au Maghreb, car le gouvernement a fait en sorte de réunir les conditions favorables à l'investissement, ajoute Nicolas Heurzeau, avocat spécialisé dans le droit africain des affaires. Le projet de centrale à Ouarzazate s'est accéléré avec la nomination de Mustapha Bakkoury à la tête de l'Agence marocaine de l'énergie solaire. » UN APPEL D'OFFRES PROMETTEUR Selon Maghreb Confidentiel, neufs candidats ont répondu à l'appel d'offres de l'Office national de l'électricité pour l'assistance à maîtrise d'ouvrage de cette centrale : l'Allemand Fichtner Solar, les Français Solar Euromed et Sogreah (associé à Alatec), les Espagnols Astrom, Socoin et Ayesa, le Californien Nexant et l'Australien WorleyParsons. L'appel d'offres de maîtrise d'oeuvre devait être lancé initialement en juin 2010, avec une sélection en septembre. Mais, la ministre de l'Énergie a annoncé qu'il serait avancé de plusieurs mois. Le calendrier s'accélère donc. D'après Nicolas Heurzeau, Fichtner Solar serait bien placé. C'est lui qui avait été retenu pour la conception d'une centrale hybride solaire-gaz de 470 MW à Ain Beni Mathar, dont la construction par l'Espagnol Abengoa est presque terminée. Il avait aussi réalisé les travaux préliminaires des centrales de Kuraymat en Égypte et Hassi R'Mel en Algérie. Mais Solar Euromed aurait aussi ses chances. L'entreprise dirigée par Marc Benmarraze, originaire de Meknès, pourrait avoir l'appui du gouvernement français à la suite de la rencontre Borloo-Benkhadra. L'ALGÉRIE À LA TRAÎNE En Algérie, où les réserves en hydrocarbures sont encore importantes, aucun plan solaire n'a été présenté. Pourtant, de par sa situation géographique, elle détient l'un des gisements solaires les plus élevés au monde, avec plus de 2 000 heures d'insolation par an et jusqu'à 3 900 heures sur les hauts plateaux et au Sahara. L'énergie solaire reçue quotidiennement est de l'ordre de 1 700 kWh/m2/an au Nord et 2 263 kWh/m2/an au Sud. Soit une moyenne de plus de 2 200 kWh/m2/an. Le gouvernement de Bouteflika a cependant soumis au CTF trois projets de centrales hybrides solaire/gaz de 400 MW chacune à Naama, Meghaïr et Hassi R'Mel, pour un montant de 892 millions de dollars, dont 220 provenant du CTF. Il a aussi annoncé, le 2 février dernier, la création d'un Institut algérien des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, pour assurer la réalisation des projets liés aux énergies renouvelables dans le cadre du Programme national de la maîtrise de l'énergie. « Face aux menaces et aux contraintes environnementales et l'inéluctable tarissement des ressources énergétiques, d'origine fossile, l'Algérie s'engage sur la voie des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, relève l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie. Ceci est traduit par la promulgation des lois sur l'énergie renouvelable et sur la maîtrise de l'énergie et la création de fonds correspondants. » L'objectif est de porter la part des énergies renouvelables dans le bilan électrique national à 6 %, à l'horizon 2017, et à 25 % à l'horizon 2050 et de réaliser des économies d'énergie de l'ordre de 200 000 tep par an. Il existe déjà à Hassi R'Mel une centrale hybride solaire/gaz de 150 MW dont la mise en service aura lieu cet été. Elle combine une matrice de miroirs paraboliques de 25 MW, sur une aire de 180 000 m2, en conjonction avec une centrale à turbines à gaz de 130 MW. La centrale est développée par New Energy Algeria (NEAL), détenue par Sonelgaz et Sonatrach (à hauteur de 45 % chacun) et SIM (10 % des actions). Un investissement de 315,8 millions d'euros. La construction et l'exploitation ont été confiées à la compagnie espagnole Abener, l'un des leaders du secteur. Chakib Khelil, le ministre de l'Énergie, espère « capitaliser sur cette expérience pour multiplier la réalisation de projets de ce type dans un programme à long terme des énergies renouvelables bientôt finalisé ». À condition d'adopter les décrets d'application de la loi régissant le développement des énergies renouvelables en Algérie, qui tardent à voir le jour. Lors de la dernière présentation du dernier rapport d'activité de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG), plusieurs opérateurs privés, promoteurs de centrales de cogénération ou solaires ont déploré le retard accumulé depuis quatre ans dans l'adoption des textes relatifs aux aides financières et aux niveaux de bonification accordés à la production d'énergies renouvelables. Pour la CREG, il y a urgence : « L'absence d'un cadre législatif incitatif peut constituer un frein au développement des énergies alternatives. » LE PLAN SOLAIRE TUNISIEN La situation est bien différente en Tunisie. Le 11 décembre 2009, Afif Chelbi, le ministre de l'Industrie et de l'Énergie, a dévoilé les détails du Plan solaire tunisien (PST) : 40 projets de près de 300 MW d'ici à 2016, évalués à 2 milliards d'euros. Dans le détail, 265 MW en centrales à concentration, dont la moitié d'hybrides solaire/gaz, 20 MW de centrales photovoltaïques et 15 MW sur les toits. Ce plan s'appuie sur une irradiante solaire globale comprise entre 1 700 kWh/m²/an et plus de 2000 kWh/m²/an. Le PST devrait entraîner une économie d'énergie de l'ordre de 660 000 tep par an. La quantité de CO2 évitée est estimée à 1 300 000 tonnes par an. Le financement proviendra du Fonds national pour la maîtrise de l'énergie (145 M), de la Société tunisienne d'électricité et de gaz (STEG) et du secteur public (445 M), des fonds privés (1390 M) essentiellement pour les projets dont la production est destinée à l'export, et des fonds de coopération internationale (20 M). Le CTF apportera son soutien à hauteur de 750 millions de dollars aux projets de centrales à concentration, le PSM aux deux centrales photovoltaïques et à une unité de production de cellules photovoltaïques. La Banque européenne d'investissement devrait participer aux petits projets décentralisés (installation de toits solaires dans 7 000 foyers, 1 000 bâtiments industriels, 300 fermes, 100 stations-service et création de deux villages solaires). La Banque africaine de développement apportera également sa contribution. Le PST pourra s'appuyer sur le projet Elmed, visant l'interconnexion entre les réseaux électriques tunisiens et italiens. Un consortium réunissant la STEG et le transporteur d'électricité italien Terna, déploiera deux câbles sous-marins d'une capacité de transit de 1 000 MW. Une façon pour l'électricien tunisien d'intégrer le marché européen. « La Tunisie est plus engagée que le Maroc dans les stratégies de maîtrise de l'énergie. Elle s'est dotée depuis plusieurs années d'un cadre institutionnel qui intègre l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Le Maroc s'apprête à suivre le même chemin », observe Houda Allal, directrice du développement stratégique de l'Observatoire méditerranéen de l'énergie. « Les pays du Maghreb ont besoin de satisfaire la consommation et le développement local, conclut Pierre Convert, du PSM. Mais ils devront aussi exporter une partie de l'énergie produite pour garantir la rentabilité de leurs infrastructures solaires. La réussite de leurs projets dépendra donc de leur capacité à combiner investissements et prix de rachat avantageux pour leurs entreprises et pour les compagnies européennes. »


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