La première compagnie européenne de jets d'affaires, Netjets Europe, a lancé un programme de réduction de son impact climatique. Celui-ci mérite attention car l'entreprise, qui comptait 60 000 vols à son actif l'an dernier (autant que Ryanair ou Easyjet) s'aventure plus loin que la simple compensation carbone. Elle s'est d'ailleurs offert les conseils de plusieurs personnalités reconnues, dont le tout nouvel ambassadeur français chargé des négociations sur le changement climatique, Brice Lalonde. « Nous avons choisi plusieurs angles d'attaque : renouvellement et modernisation de notre flotte, soutien à la recherche et compensation de nos émissions », indique Marine Eugène, directrice du développement pour les pays francophones. L'entreprise a commandé 24 Falcon 7X, modèles récents donc moins polluants, pour près de 800 millions d'euros, et équipe ses huit Falcon 2000 EX d'ailettes réduisant leur consommation de 5 % (4,4 millions d'euros). Elle soutient par ailleurs un programme de recherche lancé récemment par l'université de Princeton (New Jersey) pour développer un kérosène alternatif, le Next generation jet-fuel. Netjets compte en outre faire payer à ses clients la compensation de leurs vols, au bénéfice de plusieurs projets menés par Ecosecurities au titre des mécanismes de développement propre. Depuis le 1er octobre, ses prix incluent donc ce forfait. « Au gré des renouvellements de contrat, tous nos clients paieront un supplément de 38 à 48 euros par heure de vol d'ici à 2012. Nous les avons invités à s'y engager volontairement dès à présent. Un sur dix l'a déjà fait », se félicite Marine Eugène. La société compensera le dixième de ses propres émissions (bureaux, vols réguliers empruntés par ses pilotes, etc.) cette année et la totalité en 2012.