Joseph Rossignol, maire de Limeil-Brévannes, une commune de 17 650 habitants dans le Val-de-Marne (94), souhaitait que son futur quartier des Temps durables sur la ZAC de La Ballastière (1 100 logements) soit desservi en énergie non fossile et non nucléaire. Pour financer et exploiter les énergies renouvelables, il a opté pour la délégation de service public (DSP). Cette formule lui offre l'avantage de ne grever ni la facture des promoteurs immobiliers, ni celle de la ville. Elyo, concessionnaire choisi en octobre, a proposé une chaufferie au bois avec en appoint une chaufferie à l'huile d'acides gras, des pompes à chaleur air-eau et 2 500 m² de panneaux solaires pour l'eau chaude, ainsi que 3 600 m² de panneaux photovoltaïques. Pour Pierre Guyard, directeur commercial adjoint d'Elyo, « la densité du quartier rend pertinent le choix d'un réseau collectif ». Les besoins en chaleur seront couverts à 95 %. Elyo cherche des solutions complémentaires pour ceux en électricité, pourvus à seulement 45 %. Les recettes de la vente du courant à EDF sont fixées dans le contrat de délégation et répercutées sur la facture de l'abonné. Ce dernier ne paiera pas moins de charges que dans des immeubles construits selon la RT 2000 et alimentés à l'énergie fossile. En effet, l'investissement (7,5 à 8 Me) est compensé par la performance thermique du bâti, 35 kWh/m²/an, qui devrait considérablement réduire les besoins en chauffage. La DSP, qui court sur trente-trois ans, prévoit qu'une partie de l'abonnement au réseau de chaleur sera fixe afin qu'Elyo assure son retour sur investissement.