La politique de développement durable d'Ikea se concrétise - en tout cas dans l'énergie (lire page 10). Il y a quatre ans, l'enseigne suédoise s'était donné pour objectif d'évoluer vers l'utilisation exclusive d'énergie renouvelable, tout en réduisant sa consommation de 25 %. L'achat récent de deux chaudières à bois pour équiper les sites de Reims (51) et de Saint-Quentin-Fallavier (38) montre que le groupe passe à l'action. « L'énergie du bois est abondante et renouvelable et répond particulièrement bien aux exigences d'Ikea en matière d'efficacité énergétique et de respect de l'environnement », déclare Philippe Grimaux, responsable maintenance et énergie chez Ikea France. Ces chaudières devraient réduire la facture globale de gaz d'Ikea France de plus de 20 % et éviter l'émission de 1 450 tonnes de CO2 par an. Ikea signe à cette occasion un contrat de partenariat avec ONF Énergie, une filiale de l'ONF. « Les deux groupes collaboraient déjà pour la récupération des sapins de Noël et les visites des forestiers dans les magasins Ikea », souligne Benoît Fraud, directeur d'ONF Énergie. Cette filiale d'ONF devra approvisionner les deux sites pilotes d'Ikea en plaquettes forestières. Mille six cents tonnes par an seront livrées au dépôt logistique de l'Isère et 600 tonnes dans le magasin marnais, qui ouvrira ses portes en août 2010. Pour réduire l'impact environnemental, « les plaquettes forestières proviennent de bassins d'approvisionnement très proches, situés à 30 km des lieux de livraison », indique Arnaud Fortin, commercial à ONF Énergie. La livraison du combustible bois se fera aussitôt que possible, dans des camions à fond mouvant de 90 m3 plutôt qu'en bennes de 30 m3.
D'environ 80 mm de côté, les plaquettes forestières viendront alimenter les brûleurs des chaudières à bois, de puissance respective de 0,5 et 1,8 MW, assurant ainsi le chauffage des 28 890 m2 du magasin Ikea Reims et de 80 % des 97 000 m2 d'entrepôts et de bureaux de Saint-Quentin-Fallavier. ONF Énergie s'engage aussi à recycler les cendres générées par la combustion. « Pour faire les plaquettes, nous utilisons du bois propre, sans adjuvant. Mélangée à du compost, la cendre pourra être épandue sur des terrains agricoles », ajoute M. Fortin. Le coût total de cette opération s'élève à 1,8 million d'euros, le retour sur investissement étant attendu sous huit ans. L'investissement dans des technologies de cogénération n'est cependant pas à l'ordre du jour chez Ikea. « Nous avons un objectif de réduction des gaz à effet de serre, mais il se décline en plusieurs solutions selon l'implantation des magasins et leur surface. Pour la partie électricité, nous optons pour le photovoltaïque. Un appel d'offres vient d'être lancé », précise Caroline Gastaud, responsable développement durable d'Ikea.