La COP 21 faisant office de catalyseur des bonnes intentions, les engagements à lutter contre le changement climatique se multiplient. Les promesses d'action émanent aussi bien d'États, d'entreprises que de territoires. Face à cette mobilisation générale, un constat s'impose : le débat sur le climat a profondément évolué. Il n'est plus scientifique. Il est politique, il est social, il est économique. L'ambition ? Construire une société bas carbone. En tant que pays hôte, la France n'est pas seulement responsable de l'organisation de la Conférence des Nations unies sur le climat. Elle doit également montrer l'exemple. C'était déjà l'enjeu de sa loi sur la transition énergétique qui, enfin adoptée cet été après trois ans de débats, a fixé des objectifs nationaux. Pour les atteindre, toute l'économie française doit maintenant se réinventer. Ce numéro spécial décrypte donc les enjeux des principaux secteurs concernés et expose une sélection de solutions.
Au-delà des tonnes de CO2 évitées et des degrés Celsius du réchauffement planétaire, de quoi parle-t-on ? L'économie bas carbone sera collaborative, décentralisée, orientée vers les besoins. Elle mêlera sobriété, résilience et simplicité d'usage pour favoriser une bonne appropriation par tous. Elle sera surtout très innovante. Par opposition aux stocks de ressources fossiles, elle sera basée sur des flux d'énergie et de données. La révolution numérique en sera par conséquent l'un des moteurs, tout comme les indicateurs financiers intégrant le risque carbone. Cette économie s'imposera au terme d'une transition dont l'approche systémique nécessitera encore bien des expérimentations et des évolutions réglementaires. À ce titre, en France, les prochains travaux législatifs sont à surveiller. Le projet de loi pour une République numérique vise notamment à poser les fondations d'une « économie de la donnée ». Sa consultation en ligne est ouverte jusqu'au 18 octobre et y sont cités en exemple des données sur l'énergie de l'Ademe. Une nouvelle preuve, s'il en fallait, que la construction d'une économie bas carbone ne se joue pas uniquement dans les instances onusiennes.