L’objectif de long terme. C'est l'un des points sensibles. Pendant la première semaine de négociation, la date du pic mondial des émissions de gaz à effet de serre a disparu : l'option 2030 a été supprimée au profit d'un pic « aussitôt que possible ». Mais les négociateurs n'ont pas trouvé comment formuler l'objectif d'atténuation du changement climatique. Faut-il limiter le réchauffement à 1,5°C ou le maintenir en deçà de 2°C ? Le texte final visera-t-il la « décarbonation » ou la « neutralité climatique » ? Enverra-t-il un signal indiquant explicitement la fin des énergies fossiles ? Fera-t-il référence aux énergies renouvelables ?
Les contributions nationales. Presque tous les pays ont remis leurs feuilles de route nationales de lutte contre le changement climatique. Tout le monde s'accorde à dire qu'elles ne seront pas, au total, suffisantes pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ou 2°C. Un mécanisme de révision périodique est prévu. Mais quand aura lieu la première révision ? Les ONG militent pour que ce soit avant 2020. A ce stade, un état des lieux est envisagé en 2018 ou 2019 et le texte prévoit un rendez-vous tous les 5 ans à partir de 2024. Mais quel en sera l'objectif exact ? S'agira-t-il de revoir à la hausse les engagements ?
Financement. Les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. Cette somme sera-t-elle considérée comme un minimum ? Le montant sera-t-il revu à la hausse au fil des années, notamment en fonction des besoins ? Et qui contribuera ? Un débat a lieu. Soit le texte n'engagera que les pays développés. Soit il invitera les autres pays, s'ils le souhaitent, à contribuer aussi (la Chine par exemple). La subtilité de l'accord tiendra dans ce qui sera obligatoire et sur les comptes qu'il faudra donc rendre. Au-delà du montant, quels seront les critères pour déterminer si un financement est destiné à la lutte contre le changement climatique ?
Adaptation au changement climatique. Un consensus apparaît pour reconnaître l'adaptation comme un enjeu global, au même titre que l'atténuation du changement climatique. Et non pas seulement comme un problème local. Les États doivent encore s'accorder sur les financements. Le groupe Afrique a proposé qu'un tiers des 100 milliards de dollars par an mobilisés par les pays développés soit consacré à l'adaptation. Sera-t-il entendu ?
Droits humains. Où positionner la référence aux droits humains dans le texte ? Une première possibilité est de la placer à un endroit qui, dans le droit international, n'entraînerait aucune contrainte. Une deuxième option est de l'inscrire dans la partie opérationnelle de l'accord. Cela lui donnerait un plus grand poids.
Différenciation. Tous les États ne peuvent pas contribuer de la même façon à la lutte contre le changement climatique. Il ne s'agit plus simplement de distinguer les pays développés des pays développement. L'idée est d'amener chaque État à faire son maximum, sachant que tous n'ont pas le même potentiel. Cette différenciation prendra des formes différentes selon le sujet concerné. Pour le système de transparence des politiques climatiques, va-t-on définir des règles communes avec des dérogations pour certains pays ? Pour la révision des engagements, va-t-on demander plus d'efforts aux pays du G20 ?
Pertes et dommages. Il ne sera pas possible de s'adapter à toutes les conséquences du changement climatique. C'est l'objet du chapitre sur les « pertes et dommages ». Au début de la COP21, le choix était limité à deux options. La première émanait des pays en développement. Elle était assez ambitieuse. Elle s'appuyait sur le mécanisme dit « de Varsovie », envisageait un mécanisme de coordination des réfugiés climatiques et des mesures en termes de financement. L'autre option prévoyait… de ne pas parler des pertes et dommages dans l'accord. Cette deuxième voie était particulièrement défendue par les États-Unis, qui s'opposent à toute notion de responsabilité et de compensation sur ce sujet. Cette deuxième option a disparu pendant la première semaine. Les pertes et dommages devraient figurer dans l'accord final. Reste à savoir à quelle place.
TB