La PPE s'est tranformée en PPI. La loi de transition énergétique adoptée en 2015 prévoit la publication d'une programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Ce document doit décliner filière par filière les objectifs de transition énergétique d'ici à 2018 puis 2023. En principe, il doit couvrir le développement des renouvelables, la réduction de la part du nucléaire, la baisse de la consommation d'énergie… En réalité, une version très amoindrie a été inscrite à l'ordre du jour du Conseil supérieur de l'énergie du 15 avril. La discussion y portera sur un projet d'arrêté concernant uniquement les énergies renouvelables. Exit les questions sensibles sur l'avenir du nucléaire et la maîtrise des consommations ! Le texte ne fera que mettre à jour la programmation pluriannuelle des investissements (PPI). C'est-à-dire le dispositif qui existait avant l'adoption de la loi de transition énergétique.Un vote favorable« Je ne vais pas épiloguer sur le fait que l’État ne publie pas, pour le moment, la PPE. En ce qui nous concerne, nous sommes très satisfaits que sorte une PPI rénovée », a réagi Jean-Louis Bal, président du syndicat des énergies renouvelables (SER). « Nous voterons favorablement la PPI lors du Conseil supérieur de l'énergie. » Pour le syndicat, le projet de décret respecte les grands objectifs inscrits dans la loi. Il va donner de la visibilité aux énergies renouvelables et surtout une base légale aux appels d'offres à venir. « Cette PPI rénovée vise plus qu'un doublement du parc éolien d'ici à 2023 et un triplement du parc solaire photovoltaïque », se réjouit-il. Ajoutez l'augmentation de la chaleur renouvelable de 4500 à 6400 ktep, le développement de l'injection de biométhane dans le réseau à hauteur de 6 à 9 térawattheures par an. « L'essentiel du combat sur les prochaines années ne porte pas sur les objectifs, mais sur les moyens. Et là, il reste beaucoup de travail. Notamment sur la simplification réglementaire. »Pas d'abandonLa seule réserve du SER concerne les énergies marines renouvelables, en particulier l'éolien en mer posé. « Au lieu de 500 à 3000 mégawatts engagés en 2023, nous proposons une cible de 3000 à 12000 engagés, en plus des 3000 déjà en cours », détaille Jean-Louis Bal. Le syndicat réclame aussi la publication des textes pour l'outre-mer. Le projet de décret ne concerne en effet que la France métropolitaine continentale. Et le SER donne déjà rendez-vous. « La ministre de l'Environnement m'a confirmé que le comité de suivi de la PPE se réunirait avant l'été », glisse Jean-Louis Bal. « Avec un projet de PPE complet où les scénarios de toutes les filières énergétiques seront présentés. La PPE n'est pas abandonnée. »Thomas Blosseville