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ENERGIE

L'excellence énergétique devient populaire

LA RÉDACTION, LE 25 AVRIL 2016
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Les quartiers riches n'ont pas l'apanage du développement durable », déclarait le ministre de la Ville Patrick Kanner lors de l'annonce des vingt lauréats de l'appel à manifestation d'intérêt pour le programme d'investissements d'avenir (PIA), « Ville durable et solidaire ». Ce programme, conduit par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) et guidé par ces mots d'ordre, s'inscrit dans la logique du Nouveau Programme national de renouvellement urbain (NPNRU). Son objectif principal ? Renforcer l'attractivité des quartiers prioritaires de la politique de la ville en donnant envie d'y vivre et d'y travailler. Mais désormais, son nouveau cheval de bataille est également d'accroître le « reste pour vivre des foyers », c'est-à-dire de réduire leurs charges obligatoires. Pour y parvenir, l'Anru vise la très haute performance et l'innovation environnementale grâce aux 71 millions d'euros de subventions alloués à ce PIA. Une goutte d'eau de plus dans l'océan des 20 milliards d'euros déjà engagés d'ici à 2025 pour le NPNRU.Vingt projets pilotesIl s'agit bien là d'un tournant majeur, puisque la loi de 2003, qui créait le premier PNRU, ne fixait pas de contraintes en matière énergétique et environ-nementale. « Aussi, la prise en compte de ces enjeux a reposé sur le volontarisme des collectivités, et a été très variable d'un territoire à l'autre », souligne Kim Chiusano, chargée de mission « innovation et excellence environnementale » à l'Anru. Mais depuis la loi Lamy de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014, « les critères d'excellence énergétique sont affichés clairement et l'environnement devient un des incontournables du nouveau PNRU ». Alors quelles leçons tirer du premier programme ? « Désormais, nous envisageons la question de l'énergie à l'échelle du quartier plutôt que par une simple logique d'amélioration de la performance thermique du bâti. Et nous encourageons les porteurs de projets à adopter une approche environnementale globale », explique Kim Chiusano.Avec ce PIA, qui se veut l'accélérateur du nouveau programme de rénovation urbaine, l'Anru entend bien aiguiser ses armes. « Nous accompagnerons ces vingt projets pilotes portés par les collectivités pendant plus d'un an. Les retours d'expérience seront utiles au niveau national, en particulier pour tester l'implication des habitants et leur appropriation des innovations développées », précise Kim Chiusano. Îlots autonomes en énergie, réseaux intelligents, mobilités douces. Les solutions environnementales privilégiées par les vingt lauréats sont récurrentes. Parmi elles, la thématique phare est sans aucun doute celle de l'énergie, abordée par 85 % des 66 candidats. Rechercher la performance énergétique C'est d'ailleurs grâce à son approche énergétique globale que le projet de Grenoble s'est vu couronné de succès. Il proposait notamment de s'attaquer à l'optimisation du réseau de chauffage urbain – un sujet classique dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville – et d'explorer le potentiel de production d'énergies renouvelables des deux Villeneuve situées en périphérie. « Dans le cadre du premier PNRU, nous avions engagé deux chantiers témoins de réhabilitation. Avec l'aide du programme européen Zen-N, nous visions une réhabilitation thermique ambitieuse, en transformant ces ensembles à l'étiquette D vers le niveau BBC rénovation - 20 %, soit 65 kilowattheures d'énergie primaire par mètre carré et par an », souligne Christophe Romero, chef de projet à la mission Ville de demain de Grenoble. Il espère désormais que le PIA permettra de pérenniser les innovations expérimentées et d'insuffler cette performance énergétique à d'autres quartiers, comme celui d'Échirolles. Et pourquoi pas de mettre au point des outils de conception et d'exploitation garantissant la qualité d'usage des réhabilitations ?Selon l'Anru, l'approche globale passera aussi par le numérique. Cette stratégie, suivie par quatre des lauréats, était au cœur du projet présenté par Saint-Étienne. Déjà forte de son label territoire à énergie positive (Tepos), la collectivité s'imagine maintenant aux commandes d'un smart grid et emboîtant le pas des modèles de Barcelone ou de Lyon. « En partenariat avec Suez, nous souhaitons développer une plateforme numérique de collecte, de gestion et de traitement des données urbaines. Elle assurerait le suivi en temps réel des flux d'électricité ou d'eau et permettrait d'identifier les bâtiments les plus énergivores. Nous envisageons donc d'installer différents capteurs et peut-être du mobilier urbain connecté », explique Anne Lebeau, chef de projet renouvellement urbain du quartier Tarentaize-Beaubrun-Couriot. Les collectivités ont aussi la gestion des déchets dans leur ligne de mire : on compte trois projets d'écogestes parmi les lauréats et l'économie circulaire a été abordée par un tiers des candidats. Par ailleurs, l'Anru a encouragé les initiatives de nature en ville et d'agriculture urbaine, comme celle de Saint-Pierre, à la Réunion, qui propose même la mise en culture de parcelles privées. D'autres projets se distinguent : celui de Vitry-le-François, par exemple, creuse la piste de l'énergie grise – l'énergie nécessaire lors du cycle de vie d'un matériau – dans sa logique de rénovation. Ou bien celui de Villeurbanne, qui a lancé en janvier 2015 un outil d'évaluation d'impact en santé inédit et se penche sur la qualité de l'air intérieur des logements à proximité des axes routiers.La mission de l'Anru aujourd'hui ? Guider les collectivités lauréates dans la maturation de leur projet, en vue de la signature des conventions pour leur mise en œuvre opérationnelle d'ici à la fin de l'année. Pendant les six prochains mois, elle sera épaulée par le cabinet spécialisé en stratégie et management de l'innovation CMI et le groupe d'ingénierie Egis. « Nous proposerons notamment des expertises diverses, telles que le dimensionnement intercommunal, et nous animerons des séminaires de travail sur les questions de performance énergétique, de mobilité et d'environnement, mais aussi d'innovation sociale », illustre Arnaud Moga, consultant au sein d'Egis. De quoi rassurer les collectivités qui ne cachent pas leur inquiétude face à des délais jugés très courts. De son côté, l'Anru planche d'ores et déjà sur une batterie d'indicateurs de suivi et d'évaluation du NPNRU, qui seront testés sur deux territoires, puis complétés par ceux du PIA. Dans un futur proche, ces retours d'expérience serviront, entre autres, à enrichir l'Institut pour la ville durable, encore au stade d'incubation et dont l'Anru sera bientôt membre actif. Marine Bollard


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